Apparition mariale
Une apparition mariale est une vision de Marie, mère de Jésus. La tradition populaire rapporte de nombreuses apparitions mariales mais l'Église catholique n'en a reconnu que seize jusqu'désormais.
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Une apparition mariale est une vision de Marie, mère de Jésus. La tradition populaire rapporte de nombreuses apparitions mariales mais l'Église catholique n'en a reconnu que seize jusqu'désormais.
Historique
Pendant son pontificat, Libère (352-366), suite à l'offre d'un mécène de construire une chapelle dédiée à Marie, aurait vu cette dernière en un songe lui indiquer le lieu où il devrait construire l'édifice[1]. La basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome fut construite ensuite sur le lieu de cette chapelle «sainte marie des neiges».
Dès le Moyen Âge, les miracles attribués à la Vierge se multiplient et sont publiés dans de nombreux recueils, l'un des plus célèbres étant les Les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coincy, au début du XIIIe siècle. Fréquemment, ces miracles aboutissent à la construction d'églises ou d'ermitages, où d'autres miracles auraient lieu ensuite.
Notre Dame de Guadalupe aurait ordonné la construction d'une église en 1531 à un pauvre Indien à Tepeyac au Mexique.
Lors d'une apparition de 1664 à Saint-Étienne-le-Laus, Marie se serait présentée à Benoîte Rencurel, une bergère de 17 ans et aurait dit : «Je suis Dame Marie, la Mère de Jésus.».
Au mois de mai 1682, la Madone se serait présentée à la jeune Madeleine Serre et lui aurait demandé de construire une chapelle après que cette dernière fût tombée dans un trou. La Chapelle Saint-Bernard est finalement construite en août 1689.
Dans la majorité des apparitions précédentes, la Vierge apparaissait le plus souvent en rêve. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, elle apparaîtrait «en personne» en divers lieux.
Apparitions reconnues par l'Église catholique
L'Église catholique n'a officiellement reconnu que 16 apparitions. En général, selon le catholicisme, les «apparitions» ne forment pas un «article de foi». Ainsi, le cardinal Roger Etchegaray a rappelé que la croyance en la réalité des apparitions mariales ne faisait pas partie des dogmes de la foi catholique : «Nul chrétien n'est obligé en conscience de croire à une «apparition», même officiellement reconnue»[2].
Des normes ont été établies dans les années 1970 pour évaluer les apparitions[3].
Rang | Lieu | Pays | Date des apparitions | Visionnaire | Date de la reconnaissance |
---|---|---|---|---|---|
1 | Notre-Dame de Garaison | France | 1515 | Anglèze de Sagazan | - |
2 | Tepeyac, au nord de Mexico | Mexique | 12 décembre 1531 | Juan Diego Cuauhtlatoatzin | 24 avril 1754 |
3 | Le Laus | France | de mai 1664 jusqu'en 1718 | Benoîte Rencurel | 4 mai 2008 |
4 | Rome | Italie | 20 janvier 1842 | Alphonse Ratisbonne[4] | 3 juin 1842[5] |
5 | La Salette-Fallavaux | France | 19 septembre 1846 | Maximin Giraud et Mélanie Calvat | 19 septembre 1851 |
6 | Lourdes | France | 11 février au 16 juillet 1858 | Bernadette Soubirous | 18 janvier 1862 |
7 | Pontmain | France | 17 janvier 1871 | Eugène Barbedette et son frère Joseph | 2 février 1872 |
8 | Pologne | du 27 juin 1877 au 16 septembre 1877 | Justyna Szafrynska, et Barbara Samulowska[6] | 25 juillet 1977 | |
9 | Fátima | Portugal | 13 mai au 13 octobre 1917 | Lúcia de Jesus dos Santos, Francisco Marto et sa sœur Jacinta | 13 octobre 1930 |
10 | Beauraing | Belgique | 29 novembre 1932 au 3 janvier 1933 | Fernande, Gilberte et Albert Voisin, Andrée et Gilberte Degeimbre | 2 juillet 1949 |
11 | Banneux | Belgique | 15 janvier 1933 au 2 mars 1933 | Mariette Beco | 22 août 1949 |
12 | Amsterdam | Pays-Bas | Rameaux 1945 | - | 31 mai 2002 |
13 | L'Île-Bouchard | France | 8 au 14 décembre 1947 | quatre petites filles | 8 décembre 2001 |
14 | Venezuela | de 1940 au 5 janvier 1990 | Maria Esperanza Medrano de Bianchini | 21 novembre 1987 | |
15 | Akita | Japon | 6 juillet 1973 | - | 22 avril 1984 |
16 | Kibeho | Rwanda | 28 novembre 1981 au 28 novembre 1989 | Alphonsine Mumureke, Nathalie Mukamazimpaka, Marie Claire Mukangango | 29 juin 2001 |
Source : René Laurentin (dir. ), Patrick Sbalchiero (dir. ) et collaborateurs (préf. cardinal Roger Etchegaray), Dictionnaire des «apparitions» de la Vierge Marie : Inventaire des origines à nos jours : Méthodologie, bilan interdisciplinaire, prospective, Fayard, Paris, 2007, 1426 pages (ISBN 978-2-213-63101-1)
D'autres sources citent aussi :
- Paris, rue du Bac, médaille miraculeuse de Catherine Labouré en 1830[7]
Apparitions non reconnues par l'Église catholique
Les apparitions non reconnues sont en étude ou reconnues par l'Église catholique comme pouvant être ou non l'œuvre du diable ou le fruit de l'imagination des «voyants» ou l'invention de mythomanes se faisant passer pour voyants[8]. Elles peuvent être aussi dans l'état d'«étude en cours» par l'Ordinaire du lieu, puis par l'Église catholique. Pour prononcer un tel jugement, l'Église se fonde sur quatre critères principaux[9] :
- la conformité du message avec la Sainte Écriture ;
- la communion avec l'Église ;
- la cohérence entre messagers et message ;
- les fruits spirituels de conversion.
- Stanislas Kostka (1550-1568) s'est engagé dans la Compagnie de Jésus après une apparition mariale, selon la «Vie de saint Stanislas Kostka» parue à Lyon en 1836[10].
- Le 23 juin 1859, veille de la Saint-Jean Baptiste, soit un an après les apparitions de Lourdes, Marie, le Christ Bon Pasteur, Saint-Pierre et Saint-Jean seraient apparus à Arnaud-Guilhem, village du Comminges au nord de Saint-Gaudens, Haute-Garonne[11]. Il y eu une affluence de pèlerins de nombreux diocèses. Le silence la neutralité et la prudence furent imposés par l'Archevêché de Toulouse le 5 octobre 1860. Il n'y eut pas d'examen approfondi. Par la suite, l'une des jeunes voyantes, devenue Sœur Marie du Bon Pasteur au couvent du Dorat de Limoges (sœurs de Marie Joseph et Miséricorde visitant les prisonniers, les accidentés de la vie) aurait vu le Christ et la Sainte Vierge à l'élévation de l'Autel de son monastère, entre 1870 et 1878 mais aussi le rapporte un manuscrit de 400 pages conservé à l'Archevêché d'Auch. Le Christ aurait demandé que Marie de Nazareth soit invoquée sous le titre de "Notre Dame d'Arnaud-Guilhem". Lors d'audiences romaines à l'automne 1873, Pie IX rencontra les supérieures de la Sœur du Bon Pasteur et leur fit part de ses sentiments favorables, surtout pour l'érection d'une chapelle expiatoire, dédiée au Cœur Souffrant et Immaculé de la Mère de Dieu, demandée dans les messages à Arnaud-Guilhem. Actuellement, le pèlerinage connaît un renouveau, des messes inscrites dans le secteur pastoral sont célébrées. [12].
- Marie Martel, témoin d'une apparition mariale à Tilly-sur-Seulles en 1896[13].
- Des apparitions mariales sont rapportées à Garabandal en Espagne à partir de 1961. Après des années d'enquêtes, les évêques successifs de Santander concluent à leur non-existence ainsi qu'à leur explication naturelle[14]. Le Saint-Siège, par le biais de la Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi, estima qu'il n'avait pas à intervenir puisque la question avait «examinée minutieusement»[15].
- En avril 1968, Marie de Nazareth serait apparue sur des églises Coptes à Zeitoun en Égypte. Ces apparitions photographiées ont duré trois ans devant un public allant jusqu'à 250 000 personnes[16] selon les sources Egyptiennes[17].
- Elle serait toujours apparue à partir de 1981 à des jeunes gens de Međugorje, petit village de Bosnie-Herzégovine (voir Apparitions mariales de Međugorje). Aujourd'hui, le jugement officiel de l'Église catholique concernant ces phénomènes se réfère au non constat de supernaturalitate de la Déclaration de Zadar donnée par la Conférence des évêques de l'ex-Yougoslavie en 1991 : «Sur la base des recherches effectuées jusqu'désormais, il n'est pas envisageable d'affirmer le caractère surnaturel de ces apparitions ou révélations.»[18]
- Nossa Senhora Mãe e Rainha das Famílias, 1996-2004
- L'Église catholique s'est prononcée dans le cas de Medjugorje en Bosnie-Herzégovine. Après avoir autorisé les pèlerinages[21], l'Église les a interdits. Le 10 avril 1991, la Conférence des évêques de l'ex-Yougoslavie a rendu un rapport dans lequel elle conclut à un non-constat de supernaturalité. Cependant, divers groupes de pression tentent depuis cette date de faire croire le contraire, ce qui a conduit le cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, à publier un démenti : le 22 juillet 1998, il met un terme aux rumeurs de bienveillance papale dans une lettre en allemand : «Je dois vous dire que l'ensemble des déclarations (positives) sur Medjugorje, que certaines personnes attribuent au Pape ainsi qu'à moi-même, sont de pures inventions.»[22].
Certaines sources recensent plus d'une centaine d'apparitions déclarées du IXe siècle à nos jours[23].
Analyse des sceptiques
Pour certains sceptiques, de telles apparitions ne seraient que des hallucinations ou des «projection à l'extérieur, spatialisée, d'un contenu psychique»[24], expressions de la croyance du «voyant»[25], [26]. D'autres toujours les attribuent à un phénomène psychologique nommé Pareidolie impliquant un stimulus vague et indéterminé, fréquemment visuel, faussement perçu comme reconnaissable.
Références
- ↑ «Pope Liberius (352-366) had a very unusual dream which eventually determined the site on which this basilica was to be built. On the 5th August, during the worst days of a Roman summer, early in the morning, the Esquiline hill was found covered with snow. Pope Liberius'dream had informed him beforehand about this episode, where this snow was to appear, that was to be the site reserved for Mary's church in Rome. These are the origins of this title ‘Sancta Maria ad Nives», F. G. Holweck, Fasti Mariani, 341-344; Jos. Lupi, "Our Lady in the Early Church" in Melita Theoloaica VI, No 2 (Malta 1953), 79-97; G. Medica, I Santuari Mariani d'Italia, Rome 1965, P 164 165
- ↑ Extrait du site Canal Academie
- ↑ Normes régissant les faits postérieurs à 1980, établies par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 1974-1978. [1]
- ↑ Jean Guitton, La Conversion de Ratisbonne, Wesmæl-Charlier, 1964. René Laurentin, Alphonse de Ratisbonne, vie authentique, 2 vol., F. X. de Guibert, 1980 et 1993. Claude Mondésert, s. j., Théodore et Marie-Alphonse Ratisbonne, 3 vol. La conversion miraculeuse du Juif Alphonse Tobie Ratisbonne Rome, 1842 Extrait de Pierre Molaine, L'itinéraire de la Vierge Marie, Paris : Éditions Corrêa, 1953, pp. 140-149. Nihil obstat, Imprimatur, 1952 [2]
- ↑ [http ://www. ilestvivant. com/actu/Alphonse-Ratisbonne-Il-s-est . html Site Il est vivant
- ↑ MarieDeNazareth. com - Gietrzwald sur http ://www. mariedenazareth. com, 10 août 2006. Consulté le 20 janvier 2009
- ↑ Reconnaissance implicite sur le site de Lourdes-Magazine
- ↑ Critères de jugement pour les apparitions et synthèse des apparitions historiques
- ↑ les critères sur Théologia
- ↑ texte intégral en ligne
- ↑ Site de Notre Dame d'Arnaud-Guilhem : http ://www. arnaud-guilhem. org
- ↑ Site de Notre Dame d'Arnaud-Guilhem
- ↑ http ://www. tillois. com/tilly/martel. php
- ↑ 1) Il n'y a eu aucune apparition, ni de la Sainte Vierge, ni de l'archange saint Michel, ni de quelque autre personnage céleste. 2) Il n'y a eu aucun message. 3) L'ensemble des faits qui se sont produits dans ladite localité ont une explication naturelle.» Note officielle de l'évêque de Santander, Documentation catholique, 1967, page 671.
- ↑ Cardinal Alfredo Ottaviani, Lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi, 7 mars 1967
- ↑ Enquête, photographies et articles de presses sont la base d'un ouvrage de François Brune (prêtre) intitulé : La Vierge de l'Égypte (éditions du Jardin des Livres, 2004, ISBN 2914569335.
- ↑ Reportage de l'époque sur Youtube
- ↑ Cardinal Tarcisio Bertone et Giuseppe De Carli (trad. Marie-Ange Maire Vigueur, présentation du pape Benoît XVI), La dernière voyante de Fatima : Ce que m'a dit sœur Lucia, Bayard, Paris, 2008 (ISBN 9782227477605) , p. 108
- ↑ Site présentant des messages qui auraient été reçus
- ↑ Apelos Urgentes
- ↑ Citation de l'autorisation du pelerinage
- ↑ Joachim Bouflet, Medjugorje ou la fabrication du surnaturel, Salvator, Paris, 1999, p. 224-239
- ↑ Historique des apparitions les plus connues
- ↑ Apparitions et hallucinations
- ↑ «un sujet voit ce que sa culture lui enseigne comme pouvant être vu en un lieu ainsi qu'à un moment donné (la Vouivre près de tel étang, la Vierge dans une église à la fête de l'assomption, la Dame Blanche au bord d'une route, etc», [3]
- ↑ Marc Hallet, Que penser des apparitions mariales?, Éd. Pierre-Marcel Favre, 1985
Bibliographie
- Victor Hosatchy, Unité, continuité, universalité des apparitions mariales acceptées par l'Église, éditions de la revue «Les Alpes», «Collection mariale» no 2, Grenoble, 1943, 213 p.
- Pierre Molaine, L'Itinéraire de la Vierge Marie, éditions Corréa, Paris, 1953
- René Laurentin (dir. ), Patrick Sbalchiero (dir. ) et collaborateurs (préf. cardinal Roger Etchegaray), Dictionnaire des «apparitions» de la Vierge Marie : Inventaire des origines à nos jours : Méthodologie, bilan interdisciplinaire, prospective, Fayard, Paris, 2007 (ISBN 978-2-213-63101-1)
- Francine Bay, Les plus célèbres apparitions de la Sainte Vierge racontées aux enfants (avec des illustrations de Clotilde Devillers). 1re édition : Communication et cité, coll. «Transmettre», Fontenay-sous-Bois, 2000, 126 p. (ISBN 2-913708-03-X) . – 2e édition : Éditions Téqui, Paris, 2002, 126 p. (ISBN 978-2-7403-0959-9)
- Marie-Gabrielle Lemaire, Les apparitions mariales, éditions Fidélité, coll. «Que penser de ?» no 70, Namur, 2007, 133 p. (ISBN 978-2-87356-388-2)
- Joachim Bouflet, Faussaires de Dieu, Presses de la renaissance, coll. Petite Renaissance, Paris, 2007, 728 p. (ISBN 978-2-7509-0341-1)
Voir aussi
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