Dieu

Dans les religions monothéistes, Dieu est une entité suprême, unique, immatérielle, pourvue d'une puissance surnaturelle et d'une perfection absolue.



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L'Ancien des Jours. Peinture de William Blake

Dans les religions monothéistes, Dieu est une entité suprême, unique, immatérielle, pourvue d'une puissance surnaturelle et d'une perfection absolue. Le mot prend une majuscule quand Dieu est le créateur du monde[1].

Dans la philosophie grecque, l'univers n'a pas été créé par un dieu. Pour Wilfred Monod, «le Dieu des philosophes grecs ne prétend pas rendre raison de l'origine de l'Univers, mais uniquement de l'ordre et de la hiérarchie qui s'y découvrent, au-dessus des choses soumises à la génération ainsi qu'à la corruption[2]». Les religions abrahamiques, au contraire, voient Dieu comme un principe créateur, selon l'analyse de Mireille Hadas-Lebel :

«Chez les Grecs, l'idée d'un principe unique qui anime le monde relevait de la philosophie. Chez les Juifs, il n'y avait peut-être pas de philosophe, mais cette idée de principe unique, cette intuition qu'on nomme monothéisme, était commune à tous, du plus grand au plus humble, et s'accompagnait de l'interdit de la représentation de la divinité, ce qui, dans un environnement idolâtre, paraissait la chose la plus étrange du monde.
Ce Dieu n'était cependant pas un principe abstrait, mais c'était une force tutélaire : roi, père, juge qui veillait sur les hommes et exigeait d'eux un comportement moral dont aucune divinité de l'Olympe ni de l'Orient antique ne pouvait donner l'exemple. Tel est le Dieu que prient toujours actuellement les Juifs[3]

Étymologie

Le terme français «dieu» vient du latin deus, lui-même issu de la racine indo-européenne reconstituée *deiwos[4], «lumière» du ciel, du jour, de la base linguistique dei-, «luire, briller»[5], [6]. Cette racine se retrouve dans le mot grec Θεός (Theos) et dans le nom du dieu Zeus. Le mot theos est lui-même soumis à de multiples flexions ou variantes dialectales[7], tout comme le nom Zeus[8]. Le nom latin de Zeus, «Jupiter», provient aussi de ce radical pour sa première syllabe ; la racine pater («père») s'y est ajoutée [9].

Le mot «Deus» est attesté dès le tout premier texte français, les Serments de Strasbourg, en 842 (Deo, au cas régime et Deus, au cas sujet) [10], [11], puis Deu et Dieu (XIe et XIIe siècles) [12].

Les termes qui désignent Dieu dans les langues d'influence germanique (Gott en allemand, God en anglais et en néerlandais, Gud dans les langues scandinaves, ou Guth en gotique) ont une autre origine, elle aussi indo-européenne[13]. Cette racine proto-germanique est liée à la notion d'appel ou d'invocation[14]. Sa plus ancienne mention écrite se trouve dans le Codex Argenteus, du VIe siècle[15]. Il semble qu'à l'origine ce mot ait appartenu au genre neutre, avant de devenir masculin sous l'influence de la christianisation[16].

Qualités divines

En philosophie, dans une perspective croyante, Dieu est l'Être par excellence ; on parle aussi en métaphysique de cause première et/ou finale. En théologie il reçoit habituellement les attributs suivants :

Dans les acceptions abrahamiques[note 1], mais aussi dans d'autres religions plus récentes ou comptant moins d'adeptes, il est omniscient, omnipotent[note 2], omniprésent. Certaines approches limitent cette omnipotence par le libre-arbitre concédé aux humains (voir paradoxe de la toute-puissance).

Dieu peut être personnifié, tel Dieu le Père, Ishvara, Mahadevi, ou pensé comme étant impersonnel, tel le Brahman, le Tao occasionnellemen, ou l'Esprit des religions amérindiennes, auxquels cas l'expression «Dieu» devient sujet à caution. Il peut être reconnu comme transcendant ou immanent, c'est-à-dire qu'il est hors de, ou dans la création, le monde :

«Dans le théisme la distinction entre Dieu et l'ordre créé trouve son expression dans la transcendance divine, appelément la croyance que Dieu est Autre et Au-delà du monde, […] Pourtant si Dieu est au-delà du monde, il est aussi dit être proche; en effet Dieu est présent au dedans du monde l'animant et le soutenant d'instant en instant. Cette vue est connue comme celle de l'immanence divine. [17]»

Dieu peut être anhistorique et ne pas intervenir séculièrement, ou être un dieu d'insertion historique comme le Christ, ou Krishna. Il peut être assujetti au destin (Wyrd, Moïra, Fatum), ou plus fréquemment le régenter comme source. Une autre option toujours implique qu'il se soumet lui-même à ses propres lois.

Dieu peut avoir une antithèse, sous les formes du mauvais démiurge des gnostiques, du jumeau principe du mal comme Ahriman, d'une divinité du chaos, d'une divinité chtonienne, Apophis, ou peut-être de l'Humain lui-même, comme responsable de son malheur. On trouve généralement des ensembles antithétiques : titans, géants, asuras, rakshasas, démons, etc. Dans le christianisme, on associe quelquefois l'Ange déchu, Lucifer, à l'antithèse de Dieu ; mais dans le contexte chrétien, Lucifer reste une création de Dieu et n'est par conséquent pas un strict opposé, comme il en existe dans le gnosticisme. Satan, dont le nom veut dire «accusateur» ou «adversaire», est une représentation emblématique des forces combattant Dieu dans les religions abrahamiques.

Dieu peut disposer d'une cohorte d'auxiliaires, anges, saints, esprits divers, en opposition aux ensembles antithétiques mentionnés plus haut.

Dieu, en particulier mais non pas uniquement dans ses formes impersonnelles, tend à être «par-delà bien et mal [note 3]» en ce qu'il englobe ou transcende cette opposition dans la non-dualité de sa nature ultime. Le conflit du bien et du mal suit alors un dessein, une finalité incompréhensible et mystérieuse, qui cependant se résout en Dieu même.

Il peut avoir un nom défini, comme Yahvé[note 4] ou Allah, nom que les croyants décrivent fréquemment avec réserve et déférence, préférant l'usage de ses surnoms ou attributs, qui tendent à approximer son ineffabilité foncière. Certaines religions demandent ou édictent qu'on ne prononce jamais son nom hors d'un contexte rituel et sacré[note 5].

Dieu peut être anthropomorphe, ou sous forme animale ou mixte (ex.  : Aton) et peut être sexué, asexué ou hermaphrodite, Cependant la majorité des grands monothéismes tendent à le dépersonnaliser : ainsi au sein de l'hindouisme on a vu s'épanouir les conceptions du polythéisme, puis du monothéisme, et finalement une conception impersonnelle, le Soi, «âme individuelle», étant identifiée au Brahman, «âme universelle». Tout au contraire la propagation historique de religions impersonnelles telles que le bouddhisme et le taoïsme, initialement aux limites de l'athéisme ou alors athées[note 6], tend à personnaliser le divin, ou même à génèrer une pléthore de déités. On dit tandis que ces dernières sont soit des représentations, soit des incarnations des différents aspects du divin, ou des émanations de l'Unique.

Aussi, selon les différentes traditions et religions, Dieu peut être unique et/ou composite, se manifestant sous différents aspects, comme, par exemple, la Trinité des chrétiens chalcédoniens. Pour les catholiques romains surtout, le Fils, une des trois personnes de la Trinité, est effectivement présent lors de l'eucharistie. Certaines autres religions, notoirement l'islam et le sikhisme, s'en tiennent à un strict monothéisme.

Croyances et doctrines

Les théistes croient en un être suprême plus ou moins défini et y ajoutent l'obligation de lui rendre un culte, d'obéir à la «loi naturelle», à la différence des déistes qui se contentent de croire à l'existence d'un Dieu, sans autres implications spécifiques sur leur vie quotidienne. Les panthéistes considèrent pour leur part que tout est dieu et peuvent ainsi être qualifiés de naturalistes déistes. Le croyant affirme l'existence de Dieu, ou de dieux, à l'opposé des athées, qui réfutent cette existence.

Tenant une troisième position, les agnostiques affirment qu'un être ou un fait divin est simplement indémontrable ou inconnaissable, là même où pour les mystiques et certains gnostiques, on peut en avoir une «connaissance» expérientielle.

D'autre part quand il n'est pas simple indifférence, l'athéisme dans sa négation catégorique de l'existence de Dieu, peut être interprété du point de vue agnostique, comme étant toujours une croyance, en ce que «Dieu» n'aurait pas à être nié ni accepté.

La plupart des critiques que l'athéisme adresse à la croyance en Dieu sont soit logiques, soit psychologiques, remettant en cause la motivation du croyant qui «crée Dieu à son image» pour se rassurer, comme dans la projection d'un père ou d'une mère cosmique par exemple. D'autre part on n'aurait pas à faire découler l'ordre naturel d'une «réalité» aussi intangible, et outrepasser les limites de notre compréhension en forçant une réponse au «pourquoi» de l'univers.

Les divergences de perspective sont ici portées à leur paroxysme, en ce que le croyant, par la prière et la méditation surtout, estime pouvoir établir une relation intime avec cet intangible divin, et en obtenir une réponse indirecte mais probante.

Il convient de distinguer l'athée de l'anticléricaliste et de l'antithéiste, qui adresse plutôt une critique sociologique à l'encontre de la religion, «l'opium du peuple[note 7]», et spécifiquement envers l'asservissement politique par les Églises et leurs hiérarchies.

Au sein même d'une religion, de nombreuses tendances idéologiques cœxistent. Ainsi on rencontre des courants conservateurs, des courants essentielistes et des courants progressistes. Certains courants peuvent se voir excommuniés par d'autres ou déclarés anathèmes, et qualifiés d'hérétiques, en particulier dans les religions dogmatiques, c'est-à-dire disposant d'un corpus déterminé de doctrines, fréquemment renforcé par une ou plusieurs autorités.

Typologie

Peinture de Michel-Ange sur le plafond de la Chapelle Sixtine du Vatican à Rome (qui représente Dieu et la création d'Adam).

La description de la nature et de la substance[note 8] divine est le propre d'un Occident qui, sous cet aspect inclut le Moyen-Orient. La description des attributs de Dieu sous une forme détaillée s'appelle cataphatisme, quelquefois théosophie, alors que le refus de se prononcer sur l'ontologie divine s'appelle apophatisme. L'ensemble des religions connaissent un développement de ces deux courants. D'un point de vue général, l'apophatisme est souvent combattu ou réservé à des initiés alors que dans d'autres cas, plus minoritaires, décrire "Dieu" forme le commencement de l'idolâtrie. On parle alors de courant ésotérique[note 9] par opposition au courant exotérique qui représente les enseignements sur Dieu ou sur les dieux d'une religion donnée, lorsqu'il s sont ouverts à tous, quelquefois même aux étrangers à cette religion.

Outre la théologie de Jehan Eckhart, l'apophatisme peut être illustré à défaut d'être défini par cette citation du théologien juif Marc-Alain Ouaknine qui exprime dans une boutade quelque chose qui pourrait être plus facilement compréhensible par nos contemporains que la langue symbolique du mystique médiéval :

«Dieu en cent pages. Voilà, j'ai accepté le défi. Mon premier mouvement est d'offrir à l'éditeur cent pages vides. Non par jeu mais par respect. L'unique chose qu'on puisse vraiment dire sur Dieu, c'est rien. Ne rien dire ! Théologie négative radicale. Ne rien dire mais le dire bien! Je renonce à cette possibilité. Non parce que cela aurait pu être interprété comme une facilité, mais parce que l'idée n'est pas originale. Je retrouve un ouvrage sur les rayons de ma bibliothèque : «tout ce que les hommes savent sur les femmes». 200 pages blanches ! Lucide !»[18]

Aspects sociologiques

En Occident, à partir de Descartes et Pascal surtout, l'existence de Dieu est devenue sujette à la démonstration, et de plus en plus exposée à la critique concomitante à la crise du catholicisme romain et la naissance du protestantisme.

On doit à Friedrich Nietzsche la formule célèbre «Dieu est mort»[19], qui fait écho aux mutations de la société occidentale moderne : le scientisme, la théorie de l'évolution de Darwin, le socialisme, la psychanalyse, entre autres, ont en commun une critique des dogmes religieux qui ouvre la voie à un athéisme considérant la notion de Dieu comme un construit social.

La croyance en l'existence de Dieu et l'activité politique ont quelquefois été liés, comme le montrent la vie de Gandhi, les premiers militants socialistes chrétiens, ou encore la théologie de la libération dans les pays du tiers monde. La référence à Dieu reste un sujet sensible surtout en Europe, où l'affirmation des origines prétendument chrétiennes de l'Union européenne a génèré des débats houleux lors de la rédaction de la Constitution européenne.

Certains pays possèdent une religion nationale : le Royaume-Uni, le Danemark, la Finlande, la Grèce, l'Islande, Malte, la Norvège, etc., par opposition aux États laïques, tels la France et la Turquie. La constitution des États-Unis interdit à l'Union de reconnaître une religion. D'autres pays ont passé des accords de concordat avec une ou plusieurs instances religieuses (Italie, Allemagne, Portugal, …).

Approches contemporaines

A côté du renouveau de la philosophie thomiste (le néothomisme) il s'est développé au tout début du XXe siècle une métaphysique contemporaine qui tient compte du progrès scientifique tels que le représentent la physique quantique, les théories de l'évolution, la psychanalyse.

Théologie du process

La théologie du process est le nom sous lequel on rassemble les œuvres des penseurs de cette métaphysique pour notre temps. Cette métaphysique, au contraire des précédentes transcende les frontières des appellations religieuses. Même si les penseurs chrétiens (protestants avec John B. Cobb ou catholiques avec, d'une certaine façon, Pierre Teilhard de Chardin et Jean-Luc Marion, ou encore laïc avec Louis Bergson) ont publié plus d'ouvrages, on trouve des penseurs du process aussi dans le judaïsme, dans l'hindouisme et dans une moindre mesure dans l'islam. Elle s'est développée autour de deux pôles :

Cependant, le chef de file de cette théologie est le mathématicien Alfred North Whitehead dont le livre Process and Theology [23] pourrait bien former la théologie systématique. Une introduction aux diverses théologies du Process, qu'il serait préférable de traduire par théologies du dynamisme, a été donnée en 1975 par André Gounelle sous le titre le dynamisme créateur de Dieu[24].

On pourrait résumer de façon schématique ce courant de pensée en disant qu'à côté des croyants pour lesquels Dieu existe ou de ceux pour lesquels il est , se fait jour une métaphysique dans laquelle Dieu advient. Cette idée peut idéalement s'enraciner dans la Bible, autant dans une méditation sur un «septième jour» ouvert et actuel, que sur un développement du nom de Dieu : «Je suis celui qui suis» (Exode 3 :14) dont les traductions française avec un présent d'éternité, par conséquent immuable (dans une pensée modelée par l'aristotélisme) ne rend pas compte du caractère potentiel, inaccompli, de ce verbe «être» en hébreu.

Phénoménologie chrétienne contemporaine

Le philosophe Michel Henry définit Dieu d'un point de vue purement phénoménologique, dans son ouvrage C'est moi la Vérité, pour une philosophie du christianisme[25] :

«Dieu est Vie, il est l'essence de la Vie, ou, si on préfère, l'essence de la vie est Dieu. Disant cela nous savons déjà ce qu'est Dieu, nous ne le savons pas par l'effet d'un savoir ou d'une connaissance quelconque, nous ne le savons pas par la pensée, sur le fond de la vérité du monde ; nous le savons et ne pouvons le savoir que dans et par la Vie elle-même. Nous ne pouvons le savoir qu'en Dieu.»
Recensement du nombre de personnes croyant en Dieu en Europe en 2005. [26]

La Vie dont il est question ici n'est pas la vie au sens biologique du terme définie par des propriétés objectives et extérieures, ni un concept philosophique abstrait et vide, mais la vie phénoménologique absolue, une vie radicalement immanente qui porte en elle le pouvoir de se manifester en elle-même sans distance, une vie qui se révèle elle-même à chaque instant. Une manifestation de soi et une autorévélation qui ne consiste pas dans le fait de voir hors de soi ou de percevoir le monde extérieur, mais dans le fait de sentir et de se sentir soi-même, d'éprouver en soi sa propre réalité intérieure et affective. [27]

Comme le dit aussi Michel Henry dans ce même livre, «Dieu est cette Révélation pure qui ne révèle rien d'autre que soi, Dieu se révèle. La Révélation de Dieu est son autorévélation». [28] Dieu est en lui-même révélation, il est la Révélation essentielle qui arrache toute chose au néant, une révélation qui est l'autorévélation pathétique, c'est-à-dire la souffrance et l'auto-jouissance absolue de la Vie. Comme dit Saint Jean, «Dieu est amour», parce que la Vie s'aime elle-même d'un amour illimité et éternel. [29]

Michel Henry oppose à la notion de création, qui est la création du monde, la notion de génération de la Vie. La création du monde consiste dans l'ouverture de cet horizon d'extériorité où toute chose devient visible. Tandis que la Vie ne cesse de s'engendrer elle-même et d'engendrer l'ensemble des vivants dans son immanence radicale, dans son intériorité phénoménologique absolue qui est sans écart ni distance. [30]

Puisque nous sommes vivants et donc génèrés à chaque instant par la Vie illimitée de Dieu, dans la mesure où il ne cesse de nous donner la vie, et puisque nous ne cessons de naître dans le présent éternel de la vie par l'action en nous de cette Vie absolue, Dieu est aux yeux du christianisme notre Père véritable et nous sommes ses Fils bien aimés, les Fils du Dieu vivant. Ce qui ne veut pas uniquement dire qu'il nous a créés au moment de notre conception ou au commencement du monde, mais qu'il ne cesse de nous générer en permanence dans la Vie, qu'il est toujours à l'œuvre en nous jusque dans la moindre de nos impressions subjectives. [31]

La symbolisation

Carl Gustav Jung, pour qui un symbole est quelque chose qui «renvoie toujours à un contenu plus vaste que son sens immédiat et évident»[32], dit de Dieu qu'il est «le symbole des symboles»[33]. C'est une expression qui ne se veut pas révolutionnaire, mais au contraire dans la continuité des diverses expressions du divin. Les recherches de Jung, dans l'alchimie ou la philosophie chinoise, tentent de relier ce qui est universel dans le ressentis de Dieu[34]. Ces archétypes communs (qui forment l'inconscient collectif), seraient exprimés par chaque religion de façon différente mais toujours pour exprimer cette même symbolisation.

Notes et références

Notes
  1. Les religion abrahamiques sont celles qui reconnaissent Abraham comme ancêtre commun ; il s'agit du judaïsme, du christianisme et de l'islam.
  2. Son omnipotence ne va pas de soi chez l'ensemble des monothéismes. Dans les débuts, les croyants sollicitèrent des puissances intermédiaires, comme les anges chez le Pseudo-Denys, ou antérieurement la réflexion qui mena à la construction dogmatique de la Trinité. Cependant, cet attribut d'omnipotence s'installe résolument à compter du XIIe siècle, après la relance de la pensée aristotélicienne tant par Averroès que par Thomas d'Aquin.
  3. Titre du livre de Friedrich Nietzsche
  4. Yahvé sous forme hébraïsante, YHWH en simple translittération de l'hébreu, qui ne note pas les voyelles : «Je suis celui qui est», ou encore plus exactement ??????? ?????? ??????? ce qui se traduit mot à mot, selon le théologien A. LaCocque, par «je serai qui serai» (Exode 3 :14)
  5. On peut noter que la loi juive interdisant de prononcer le nom de Dieu en vain ou de blasphémer, certains religieux de cette confession (contestés par d'autres) écrivent le mot ainsi : D. ieu ou simplement D. Mais ce n'est qu'une fausse interprétation. Cette interdiction de la bible hébraïque ne concerne que le nom de YHVH (yod, he, waw, he), pas le mot vernaculaire d'une langue étrangère. D'autre part, la Bible n'interdit pas de prononcer le nom de Dieu, elle interdit uniquement de le prononcer en vain : «Tu n'invoqueras pas le Nom de YHWH ton Dieu en vain» (Ex 20 :7).
  6. "[... ]Le bouddhisme se dresse unique, dans l'histoire de la pensée humaine en niant l'existence d'une telle Âme, d'un Soi ou de l'Atman. [... ]Il y a deux idées, psychologiquement enracinées dans l'individu : protection de soi et conservation de soi. Pour la protection de soi, l'homme a créé Dieu duquel il dépend pour sa propre protection, sauvegarde et sécurité, de même qu'un enfant dépend de ses parents. Pour la conservation de soi, l'homme a conçu l'idée d'une âme immortelle ou Ātman qui vivra éternellement. Dans son ignorance, sa faiblesse, sa crainte et son désir, l'homme a besoin de ces deux choses pour se rassurer et se consoler; c'est pourquoi il s'y cramponne avec fanatisme et acharnement. " in L'enseignement du Bouddha, Walpola Rahula, Seuil, 1978 - Chap. VI : La doctrine du Non-soi : Anatta, p75.
  7. Célèbre citation de Karl Marx, «prototypique» de cette position.
  8. concepts philosophiques développés par Platon, suivi d'Aristote et critiqués par Spinoza
  9. Se méfier des acceptions ambigües du mot ésotérisme, déviées vers occultisme, en ce sens qu'une certaine astrologie, voyance, ou autre, à caractère commercial s'en empare pour hausser son activité à la dimension spirituelle.
Références
  1. Dictionnaire Littré.
  2. Wilfred Monod, Dieu dans l'Univers, Fischbader, Paris, 1933, pp. 55-56.
  3. Mireille Hadas-Lebel, Pourquoi rester juif, sur Massorti. com, 11/11/2008 [1].
  4. Dictionnaire illustré latin-français Félix Gaffiot, article «deus».
  5. Webster's New World Dictionary.
  6. Étymologie de Dieu sur http ://www. croixsens. net, extrait de R. Grandsaignes d'Hauterive, Dictionnaire des racines des langues indo-européennes, Larousse, Paris, 1949, p.  363
  7. Le Dictionnaire grec-français Magnien-Lacroix, à l'article «Θεός», cite plusieurs de ces variantes, dont θιός, θεύς, σιός (thios, theus, sios).
  8. Surtout, selon le Magnien-Lacroix à l'article «Ζεύς», les variantes Ζεῦ, Δεύς, Διόϛ, Ζῆν, Δάν, Τάν (Zeu, Deus, Dios, Zên, Dan, Tan). Selon le même dictionnaire, toutes proviennent du sanskrit *dyaύh (génitif *divάh), qui veut dire «ciel». Le Dictionnaire grec-francais Bailly indique la même origine : «Ζεύς repose sur *dyêus», avec pour base le terme sanskrit *dyâuh. La même racine veut dire la lumière du jour (diurne, dies en latin).
  9. Pitar ou pitâ, en sanskrit, veut dire «père». Magnien-Lacroix, ibid.
  10. Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse.
  11. Voir TLFI/étymologie/dieu.
  12. Alain Rey (dir. ), Dictionnaire historique de la langue française, t.  1, Dictionnaires le Robert, 1998, p.  1079
  13. Chambers Dictionary.
  14. La racine *ǥuđan, selon la majorité des linguistes, viendrait du radical indo-européen reconstitué *ǵhu-tó-m, provenant lui-même de la base *ǵhau (ə) -, signifiant «appeler» ou «invoquer». Cf. Oxford English Dictionary.
  15. Le Codex est une copie de la traduction de la Bible effectuée par l'évêque Wulfila deux siècles plus tôt.
  16. Barnhart, Robert K (1995). The Barnhart Concise Dictionary of Etymology : the Origins of American English Words, page 323. HarperCollins. ISBN 978-0-06-270084-1
  17. Thiselton, Anthony C. ; A Concise Encyclopedia of the Philosophy of Religion. Oneworld Publications, Oxford, 2002.344p. / p. 118 ISBN 1-85168-301-1 Traduction fr. du contributeur.
  18. Marc-Alain Ouaknine, Dieu et l'art de la pêche à la ligne. Bayard, 2002.122 p. / p.  12 (ISBN 2227020067)
  19. «Dieu est mort», Le Gai Savoir, aux aphorismes 108 («Luttes nouvelles») et 125 («L'insensé»)
  20. # Édition originale 1955, réédition en français : Les bergers et les mages, (1997) (ISBN 2853041271) ref. à préciser
  21. State University of New York Pr (juin 1984) (ISBN 0873957709)
  22. première édition chez Fishbacher en 1930, réédition chez Phenix Editions (2004) (ISBN 745806564)
  23. première édition en anglais en 1929 (ISBN 0029345707) , traduit en français chez Gallimard sous le titre Procès et réalité (ISBN 2070729079) dans les années 2000
  24. Réédité par Van Dieren dans une édition augmentée vers 2000
  25. Michel Henry, C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Éditions du Seuil, 1996, p. 40
  26. (en) [pdf]Sondage Eurobaromètre réalisé en 2005, p.  9. Mis en ligne le juin 2005
  27. Michel Henry, C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Éditions du Seuil, 1996, pp. 46-70
  28. Michel Henry, C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Éditions du Seuil, 1996, p. 37
  29. Michel Henry, C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Éditions du Seuil, 1996, p. 44, et citation de 1 Jean 4, 8
  30. Michel Henry, Paroles du Christ, Éditions du Seuil, 2002, pp. 107
  31. Michel Henry, C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Éditions du Seuil, 1996, pp. 192-215
  32. Carl G. Jung, L'homme et ses symboles, Robert Laffont, 1964 (ISBN 2221027205) , p.  20-21 :
    «Un mot ou une image sont symboliques quand ils impliquent quelque chose de plus que leur sens évident et immédiat. Ce mot ou cette image ont un aspect "inconscient" plus vaste, qui n'est jamais défini avec précision, ni pleinement expliqué. Personne d'ailleurs ne peut espérer le faire. Quand l'esprit entreprend l'exploration d'un symbole, il est amené à des idées qui se situent au-delà de ce que notre raison peut saisir.»
  33. Carl G. Jung, La Vie symbolique : psychologie et vie religieuse, Albin Michel (ISBN 2226036687) [réf.  incomplète]
  34. Carl G. Jung, Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or, Albin Michel (ISBN 222606883X) [réf.  incomplète]

Bibliographie

Théologiens et philosophes contemporains
Divers

Voir aussi
Concepts connexes
Ahriman, Asura, Māra
Hérésie, Schisme

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