Mythe

Un mythe est un récit qui se veut explicatif et fondateur d'une pratique sociale. Il est porté à l'origine par une tradition orale, qui propose une explication pour certains aspects fondamentaux du monde et de la société qui a forgé ou qui véhicule ces mythes ...



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Concept philosophique - Religion - Mythologie - Littérature orale

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Définitions :

  • récit de l'origine des éléments de la nature et des hommes. Les adultes d'une société transmettent ces récits aux plus jeunes, de ... (source : danslapeaudunpapou.survivalfrance)

Un mythe est un récit qui se veut explicatif et fondateur d'une pratique sociale. Il est porté à l'origine par une tradition orale, qui propose une explication pour certains aspects fondamentaux du monde et de la société qui a forgé ou qui véhicule ces mythes :

L'étude des mythes est nommée mythologie.

Le terme mythe est fréquemment utilisé pour désigner une croyance manifestement erronée au premier abord, mais qui peut se rapporter à des éléments concrets exprimées de façon symbolique[1] et partagée par un nombre significatif de personnes.

Le mythe se distingue de la légende (qui suppose quelques faits historiques identifiables), du conte (qui se veut inventif sans expliquer), et du roman (qui "explique" avec peu de fondements).

Mythologie nordique : dans son char tiré par ses deux boucs, Thor affronte les géants, M. E. Winge, 1872.
La part de l'iconographie dans les mythes contribue à leur succès et leur pérennité.

Définitions

D'après le Dictionnaire de l'Académie française[2], le sens premier du mot mythe, apparu au XIXe siècle, est un récit fabuleux, pouvant contenir une morale implicite.

Un mythe implique fréquemment plusieurs personnages merveilleux, tels que des dieux, des animaux chimériques ou savants, des hommes bêtes, des anges, ou des démons, et l'existence d'autres mondes.

Il serait exagéré de prendre un mythe au pied de la lettre, et de croire que les peuples les tiennent pour une description parfaitement exacte (y compris les aspects surnaturels) du déroulement des événements. Il serait probablement tout aussi tendancieux de les analyser comme de simples récits poétiques, dépourvus de base réelle, des formes archaïques de réflexions philosophiques et proto-scientifiques, réalisées par une ressemblance poétique plus que sur la logique, et exprimées sous une forme symbolique, ou alors une sorte de roman.

Ces histoires ne sont pas arbitraires :


Les philosophes de l'époque post-mythique, tels que Protagoras, Empédocle et Platon utilisent le mythe comme une mise en scène allégorique pour faire percevoir leurs propos d'une manière concrète. A titre d'exemple, Platon crée des mythes originaux (par exemple le mythe de la caverne), ou réadapte des mythes antérieurs. À sa suite, d'autres philosophes ou certains auteurs de discours argumentatifs ont eux aussi, eu recours au mythe, dans un même emploi. Dans son essai Anthropologie structurale, l'anthropologue français Claude Lévi-Strauss, offre cet avis (1958/74 - 231)  :

"Un mythe se rapporte toujours à des événements passés avant la création du monde [... ] ou [... ] pendant les premiers âges [... ] en tout cas [... ] il y a longtemps [... ]. Mais la valeur intrinsèque attribuée au mythe provient de ce que les événements, censés se dérouler à un moment du temps, forment aussi une structure permanente. Celle-ci se rapporte simultanément au passé, au présent et au futur. "

Aspects du mythe

Le mythe raconte une histoire sacrée, performative pour celui qui appartient à la culture qui le crée. Il relate non seulement l'origine du Monde, des animaux, des plantes et de l'homme, mais également l'ensemble des événements essentiels à la suite desquels l'homme est devenu ce qu'il est actuellement, c'est-à-dire un être mortel, sexué, organisé en société, obligé de travailler pour vivre, et vivant selon certaines règles.

Le mythe se déroule dans un temps essentiel et lointain, un temps hors de l'histoire, un Âge d'Or, un temps du rêve. Le mythe cosmogonique est «vrai» parce que le monde existe. Le mythe d'identité est «vrai» parce que la communauté dont il est l'image existe. Le mythe d'origine est «vrai» parce que la communauté le répète pour continuer de vivre. En ce sens, le mythe contient presque toujours des éléments de liturgie.

Réciter le mythe produit une re-création du monde par la force du rite. L'exigence du sacrifice fait partie des plus puissants. Le mythe n'est pas récité n'importe lorsque mais à l'occasion de cérémonies : naissances, initiations, mariages, funérailles, et tout un calendrier de fêtes et célébrations, c'est-à-dire à l'occasion d'un commencement, d'une transformation ou terminaison dont il rend compte (ou rend conte, c'est selon).

Typologie et éléments des mythes

Types de mythes

Quelques mythes célèbres

«Aussi, l'amateur de mythes (philomuthos) est philosophe (philosophos) en quelque sorte, car le mythe se compose de merveilles.» Aristote, Métaphysique, 982b18-19

Héros et objets du mythe

Postérité du mythe

Actuellement, la majorité des ministres du cultes des mouvements les plus libéraux des trois monothéismes, comme ceux des néo-païens, n'éprouvent aucune difficulté à considérer que certains aspects de leurs textes sacrés (essentiellement la Genèse dans la Bible) relèvent du mythe. Cette considération n'enlève rien au fait qu'ils contiennent aussi la plupart de vérités religieuses, divinement inspirées mais révélées au moyen des catégories de pensées et de langage d'une culture et d'une époque données. Parler de mythe ou de mythologie, en ce qui concerne les monothéismes, n'implique aucun jugement de valeur sur la foi qu'ils proposent, mais offre un outil technique de réflexion herméneutique.

Les réécritures

L'approche comparatiste montre que chaque aire culturelle produit les archétypes qui seront utilisés en tout ou en partie puis embellis et complétés dans les mythes de chacune de ces civilisations. Quelques uns d'entre eux survivent à la civilisation qui leur a donné naissance par le recyclage littéraire ou théologique. Ainsi en est-il par exemple du mythe d'Orphée.

L'hermétique

L'exégèse théologique
L'investigation critique textuelle et archéologique
Le commentaire sociologique

Les mythes urbains ou mythes modernes

Dans le contexte moderne, on peut observer certains récits qui ont l'ensemble des caractéristiques de mythes mais sont soit particulièrement récents de construction, soit toujours en cours d'assemblage. On parle alors de mythes urbains ou, plus fréquemment, de légendes urbaines. Mais on peut aussi parler de mythes modernes en référence à la réflexion qu'a menée le philosophe et sociologue Georges Sorel qui a analysé leur émergence dans et par l'avènement de faits extraordinaires, comme par exemple des épopées guerrières comme celles de la Révolution française ou les grèves ouvrières de la fin du XIXe siècle[3]. Il s'agit alors de mythes sociaux que les masses emploient pour se mobiliser. Au cours du XXe siècle, le mythe a été utilisé comme instrument de propagande par le fascisme, surtout pour exalter la Nation. On peut estimer qu'aujourd'hui la publicité fonctionne en créant des mythes vendeurs. Le mythe moderne est par conséquent tantôt une manifestation sociale spontanée tantôt une manipulation d'ordre politique ou commercial.

Théorie girardienne

L'anthropologue contemporain René Girard, dans sa théorie mimétique qui propose pour la première fois une théorie générale du religieux, donne une explication rationnelle de la genèse du mythe. Le mythe raconte, d'une façon déformée, un évènement réel à l'origine de l'ordre social qui régit la communauté, cet évènement étant l'expulsion ou le meurtre d'une victime au cours d'une crise de violence généralisée. Ce meurtre a ramené la paix d'un façon qui semble mystérieuse aux yeux des individus et la victime apparaît tout à la fois comme responsable de la crise terrifiante - c'est dans cette conviction qu'on l'a éliminée - et comme ayant apporté la paix miraculeuse qui a suivi son meurtre : ses pouvoirs apparaissent comme transcendants, elle est ainsi divinisée. Dans le récit de l'évènement, elle sera un dieu pourvu des traits négatifs de culpabilité que possédait la victime aux yeux du groupe qui l'a lynchée, et des traits positifs de l'être transcendant qui a sauvé le groupe. On peut arriver ainsi à comprendre le sens des caractères surnaturels des dieux dans le mythe. L'analyse que Girard fait de très nombreux mythes dans son œuvre sert à comprendre le caractère étonnant des figures du mythe : le dieu mauvais apparaît comme une victime injustement accusée, le dieu bon comme un chef sans scrupule, etc., la jeune fille transformée en vache ou en nymphe est certainement une victime de sacrifice humain, le dieu qui féconde par une pluie d'or est un riche sulimiteur, le cheval de Troie une traîtresse ambassade de paix qu'un peuple las de la guerre accepte imprudemment, au besoin en tuant les oiseaux de mauvais augure comme Laocoon et ses fils qui le défendent, etc.

Le mythe comme croyance erronée

Le mythe, au sens courant et populaire, renvoie à une croyance erronée. Un exemple caractéristique contemporain, parmi tant d'autres, en est le mythe du «zéro papier», selon lequel la dématérialisation de l'économie permettrait de supprimer la consommation de papier.

Bibliographie

Voir aussi

  • Religion
  • Philosophie
    • Les premiers philosophes (tel Démocrite) ont démythifié la métaphysique, c'est-à-dire qu'ils ont apporté des explications rationnelles à des phénomènes naturels autrement que par des mythes (comme la théorie des atomes, par exemple).
  • Liens externes

    Sources

    Notes et références

    1. Dont le mécanisme est surtout explicité dans les quatre volumes des Mythologiques de Claude Lévi-Strauss
    2. [1. Récit fabuleux, transmis par les traditions, qui contient généralement un sens allégorique. Mythes égyptiens, grecs. Un mythe oriental. Le mythe de Prométhée, d'Orphée, d'Œdipe. Le mythe de l'apparition de Vénus. Le mythe des quatre âges, voir Âge. Un mythe solaire. Un mythe cosmogonique, théogonique, eschatologique. Par ext. Récit à caractère poétique par lequel un philosophe donne à entendre sa conception de certaines réalités. Mythe platonicien. Le mythe d'Er, dans «La République» de Platon. Titres célèbres : Le Mythe et l'Homme, de Roger Caillois (1938)  ; Le Mythe de Sisyphe, d'Albert Camus (1942). ]
    3. Voir W. Gianinazzi, Naissance du mythe moderne. G. Sorel, Paris, Ed. de la MSH, 2006.

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