Cosmologie religieuse

Une cosmologie religieuse est une représentation sociale proposée par une religion concernant le monde accessible aux êtres humains.



Catégories :

Créationnisme - Philosophie de la religion - Religion - Théologie

Une cosmologie religieuse est une représentation sociale proposée par une religion concernant le monde accessible aux êtres humains.

Le périmètre de cet article correspond aux religions abrahamiques, mais de très nombreux mythes relatifs à la cosmologie, ont été élaborés par diverses cultures et religions sur l'ensemble des continents

Historiquement, jusqu'au XVIIIe siècle, la totalité du domaine de la cosmologie était intégré à la «métaphysique spéciale» (voir par exemple la classification de Christian Wolff en 1729 et l'article ontologie (philosophie) ).

Aujourd'hui, Les cosmologies «religieuses» n'ont plus vocation à décrire la structure physique et chimique de l'univers d'une façon scientifique, les religions considérant qu'une telle entreprise relève de la responsabilité des scientifiques. Les religions, sur la base de leurs écrits et traditions décrivent uniquement, particulièrement succinctement, les principes selon lesquels leurs fidèles sont invités à se représenter le monde dans lequel ils vivent, pour «bien» se comporter avec leurs identiques.

Les religions, telles qu'elles ont évolué jusqu'à actuellement, ne contestent le plus souvent pas telle ou telle théorie cosmologique (Big Bang, univers en expansion, ... ). Des tendances persistent cependant, dans certains mouvements religieux, à nier les théories scientifiques sur l'univers. Cela se nomme le créationnisme.

En revanche, les représentants des grandes religions et de certaines spiritualités considèrent le plus souvent, d'un point de vue symbolique, qu'il existe une cause première à l'origine de la vie, qu'elles nomment Dieu ou d'une autre appellation.

Article détaillé : Origine de la philosophie.

Cosmologie, calendrier et relation avec les sciences

Dans l'Antiquité, au Moyen Âge, à la Renaissance et toujours pendant les Lumières, la cosmologie religieuse ne se distinguait pas de la cosmologie scientifique. Les principaux objectifs poursuivis par l'étude du ciel concernaient le calcul du temps. L'astronomie avait par conséquent pour application pratique l'établissement des calendriers, mais aussi la fabrication des cadrans solaires, des gnomons, et des horloges. Une autre préoccupation qui apparaît dès l'antiquité est la détermination des dates des fêtes religieuses.

Une illustration en est donnée aujourd'hui, dans le christianisme, à l'église Saint-Sulpice à Paris, où on trouve, dans le transept gauche, un gnomon astronomique, conçu de façon telle que la lumière du soleil éclaire l'autel lors de la fête de Pâques. Le calcul de la date de Pâques en relation avec l'astronomie fait l'objet d'une science nommée le comput, fondée par saint Bède le Vénérable au VIIIe siècle et enrichie à la fin du Xe siècle par le moine Birtferth et Gerbert d'Aurillac (pape Sylvestre II) à partir des sciences et techniques islamiques (Al-Khwarizmi). Dans le christianisme, les règles du comput sont utilisées pour l'établissement du calendrier incluant les fêtes religieuses (essentiellement la date de Pâques). Les agendas sont établis en coopération avec les autorités religieuses (Centre national de pastorale liturgique). L'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE) calcule ainsi la date de Pâques selon les règles du comput ecclésiastique. La date de Pâques, dans le catholicisme, est celle définie lors du concile de Nicée en 325[1].

Ce n'est que plus tard, à partir des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, avec Kepler, Tycho Brahe, Galilée, et Newton, que l'astronomie permit de faire des découvertes dans les sciences principales (la gravitation universelle) qui eurent des applications dans d'autres domaines que le calcul du temps et le calendrier : la mécanique ouvrit la voie à la Révolution industrielle. L'astronomie, puis la cosmologie, devinrent des sciences autonomes, indépendantes des autorités religieuses, à partir du XVIIIe siècle. Enrichie par les sciences physiques et la chimie (mécanique quantique), l'astronomie a donné naissance à la fin du XIXe siècle à l'astrophysique.

Historique lié à la civilisation islamique

La civilisation islamique s'intéressa de très près à la cosmologie ainsi qu'à l'astronomie. L'objectif en était simple, il s'agissait de déterminer :

Dès le VIIIe siècle, c'est-à-dire un siècle à peu près après la venue du Prophète, la dynastie abbasside fonda un centre intellectuel à Bagdad. On reprit l'héritage des grecs, surtout Ptolémée, et Aristote.

Ptolémée était un grand géographe du IIe siècle. D'autre part, son dispositif cosmologique (géocentrique) fournissait une explication satisfaisante, pour la vie sociale de cette époque, de la configuration du cosmos.

Les Arabes fabriquèrent des abaques, des cartes géographiques, servant à déterminer les éléments nécessaires à la prière.

De grands esprits participèrent à cette entreprise, qui nécessita des talents dans l'ensemble des domaines : algèbre, astronomie, philosophie, géographie...

On peut citer un ensemble de savants auxquels l'Occident chrétien doit beaucoup :

pour n'en citer que quelques-uns.

Cette période de forte expansion de la pensée issue de l'islam est fréquemment connue sous l'expression d'«âge d'or de la civilisation islamique», ou, plus simplement, période classique.

Historique lié à l'Occident chrétien

Le principal texte religieux judéo-chrétien, la Bible, raconte en détail l'histoire de la création. Le premier chapitre du livre de la Genèse de l'Ancien Testament décrit la création de la lumière et des ténèbres, la fondation du Ciel et la Terre et la création de l'ensemble des créatures, y compris du premier homme et de la première femme, par Dieu. Selon la Bible, l'ensemble des étapes de la création se produisirent en six jours consécutifs, et le septième jour, Dieu se reposa.

L'archevêque Ussher calcula que le monde fut créé le 23 octobre 4004 av. J. -C. à 21h.

La cosmologie dans le dispositif de pensée du haut Moyen Âge

Le Moyen Age a hérité du dispositif de Ptolémée (astronome) enrichi d'une lecture littérale de la Bible.

Au départ, l'astronomie se confondait avec l'astrologie. Ce dernier terme, employé dans la civilisation islamique, n'avait pas le sens péjoratif que nous lui attribuons parfois actuellement (logos veut dire discours, science en grec). D'autre part, on ne distinguait pas les aspects scientifiques et religieux de la cosmologie.

L'astronomie était l'une des quatre disciplines du quadrivium, avec l'algèbre, la géométrie, et la musique. Le quadrivium et le trivium formaient les sept arts libéraux.

Ce fut saint Bède le Vénérable, moine anglais, l'un des plus grands lettrés de son époque, qui, au VIIIe siècle, donna ses lettres de noblesse à la mesure du temps qui, on l'a vu, était liée à la cosmologie. Saint Bède le Vénérable fut le véritable inventeur de la science du comput. Il a été proclamé docteur de l'Église à la fin du XIXe siècle.

Vers l'an mille, les études du comput reprirent, sous l'impulsion d'un autre moine anglais, Birthfert, qui comprit la complexité de cette science : pour lui, le comput faisait appel à quatre disciplines des arts libéraux : deux du trivium (dialectique et grammaire, à vérifier) et deux du quadrivium (astronomie et algèbre).

Gerbert d'Aurillac fut aussi un grand astronome, doublé de talents exceptionnels, pour l'époque, en mathématiques (on parlait d'algèbre et de géométrie) et en philosophie. Il relança les études de la dialectique et du quadrivium à l'école cathédrale de Reims, diffusant ainsi la connaissance dans tout l'occident. Gerbert fut le premier introducteur de la philosophie d'Aristote en occident. Il devint pape sous le nom de Sylvestre II.

Intégration de la représentation géocentrique en Occident

Aux XIIe siècle, l'occident intégra la philosophie et les sciences grecques, par l'intermédiaire des échanges avec la civilisation islamique. Le dispositif de représentation du monde d'Aristote devint progressivement une référence absolue dans les écoles et universités de l'occident chrétien, comme dans la civilisation islamique.

Il représentait le monde centré sur la terre, avec un monde sub-lunaire et un monde supra-lunaire. Les principales traductions des œuvres d'Aristote eurent lieu au XIIe siècle.

À partir du XIIIe siècle, la cosmologie fut intégrée dans la métaphysique générale, qui était intimement liée à la métaphysique spéciale, ou théologie, dans l'école scolastique (Thomas d'Aquin, John Duns Scot, parmi d'autres). La scolastique adopta les théories cosmologiques prédominantes depuis l'Antiquité : Ptolémée (IIe siècle ap. J. -C. ) et Aristote (IVe siècle av. J. -C. ). Certains scientifiques avaient déjà compris l'héliocentrisme quelques siècles av. J. -C.

Article détaillé : Scolastique.

Psaume 93 (92)

N'importe qui se représentait par conséquent l'univers comme géocentrique, selon les théories d'Aristote et de Ptolémée.

Quelques passages de la Bible étaient rédigés dans ce sens, comme cette ligne du psaume 93 (92) (Dieu roi de l'Univers)  :

«Tu as fixé la Terre immobile et ferme.»

Passage du comput julien au comput grégorien

On savait depuis l'Antiquité (Jules César) que des corrections astronomiques étaient nécessaires sur le rapport entre le temps de rotation de la terre sur elle-même (journée) et la durée du cycle solaire (année), soit 365, 24 au lieu de 365, 25.

Dès 1345, Clément VI nomma à sa cour à Avignon le grand astronome Jean des Murs et lui commanda un rapport sur la réforme du calendrier.

Le cardinal Pierre d'Ailly rappela au concile de Constance (1415) l'âge d'or où les dignitaires de l'Église primitive «se préoccupaient davantage du calcul des jours et des moments que du compte des deniers et des monnaies».

Deux conciles examinèrent le projet de réforme, le concile de Bâle (1431-1449) et le Ve concile du Latran (1512-1517), mais il traîna en longueur.

Quand Grégoire XIII devint pape en 1572, il fit du projet de réforme l'une de ses priorités. La réforme fut décidée en février 1582.

On passa par conséquent du comput julien au comput grégorien, ce qui entraîna un décalage de calendrier, dont les historiens doivent tenir compte (dix jours supprimés).

Article détaillé : Calendrier grégorien.
Article détaillé : Comput grégorien.

Le passage fut progressif dans les pays de la chrétienté :

Apparition de la théorie héliocentrique

Copernic (re) découvrit l'héliocentrisme au XVIe siècle (1543). La théorie de l'héliocentrisme prétendait que le Soleil était fixe au centre de l'univers.

À partir de 1609, le savant florentin Galilée utilisa la lunette astronomique qu'il avait peaufinée pour étudier le mouvement des planètes, les étoiles, les taches solaires. Les découvertes de Copernic furent alors confirmées par Galilée.

Une longue lettre de Galilée à Catherine de Lorraine en avril 1615 indique les passages de la Bible qui posaient, pour Galilée, des problèmes d'interprétation comparé à la cosmologie. En février 1616, Galilée fut inquiété par un dominicain. Le 5 mars 1616, l'Inquisition publia un décret définissant l'héliocentrisme comme une doctrine fausse et contraire à l'Écriture, et mit l'ensemble des écrits sur l'héliocentrisme (dont ceux de Copernic) à l'index.

Galilée publia en 1632 le dialogue sur les deux grands dispositifs du monde, ouvrage dans lequel il ridiculisait un partisan de la représentation géocentrique. Malgré l'appui de certains jésuites, Galilée fut condamné en 1633 par l'Inquisition, pour un motif qui, selon certains historiens, n'aurait pas été entièrement lié à l'héliocentrisme (ce point est discuté). On opposa à Galilée le passage de la BibleJosué arrête la course du Soleil (Js, 10, 12-13). Urbain VIII, qui était un ami de Galilée, commua immédiatement la peine en assignation à résidence.

Selon Pietro Redondi, les véritables motifs étaient autres que l'héliocentrisme : Galilée, en soutenant la théorie de l'atomisme, aurait violé le dogme de la transsubstantiation lors de l'Eucharistie (ceci est discuté, voir lien externe ci-dessous).

Article détaillé : Galileo Galilei.

Descartes apprit le résultat du procès en novembre 1633. Quand il reçut de son ami Beeckman la copie de l'ouvrage de Galilée, en 1634, Descartes renonça à publier le traité du monde et de la lumière. Considérant que Galilée avait manqué de méthode, Descartes s'orienta vers une carrière philosophique et conçut un projet de philosophie des sciences universelles, qui se démarquait nettement de la scolastique. Descartes prit le doute universel et le cogito comme principe premier, et mit de côté l'ancienne conception de la cause première (philosophie première d'Aristote réconciliée avec le christianisme par saint Thomas d'Aquin) dans tous ses ouvrages ultérieurs.

Voir article détaillé : le projet cartésien d'une science universelle

Les tentatives de conciliation entre les théories héliocentriques et celles de Ptolémée, imaginées par certains scientifiques pour sauver la face de l'Église (équivalence des hypothèses), ne résistèrent pas aux théories de la gravitation énoncées par Newton.

Les conséquences de ces controverses furent d'autant plus graves pour l'Église et l'école scolastique que les enseignements de métaphysique à l'université étaient les plus prestigieux (episteme) comparé aux enseignements techniques (techne), et que certains passages des textes bibliques paraissaient erronés. Ces polémiques discréditèrent les positions de la scolastique et de l'Église tout entière.

L'affaire Galilée et ses suites forment un changement de paradigme particulièrement important, qui s'est poursuivi jusqu'au XIXe siècle. La science et la religion ont semblé se séparer, avec des phases particulièrement violentes. Ce changement de représentation du monde est connu sous le nom de révolution copernicienne.

Article détaillé : Révolution copernicienne.

Levées d'index, éditions des œuvres de Galilée

En 1741, devant la preuve optique de l'orbitation de la Terre, le pape Benoît XIV fit donner par le Saint-Office l'imprimatur à la première édition des œuvres complètes de Galilée. Ce geste forma une révision implicite des sentences de 1616 et 1633.

En 1757, les ouvrages favorables à l'héliocentrisme furent à nouveau autorisés, par un décret de la Congrégation de l'Index, qui retira ces ouvrages du catalogue des ouvrages interdits.

Napoléon fit transférer certains archives du Vatican à Paris. Le dossier de Galilée fut soigneusement inventorié et numéroté, et la traduction bilingue de l'ensemble des pièces engagée. À la fin du règne de Napoléon, le dossier revint au Vatican.

En 1823, Pie VII fit confirmer les mesures de levée d'index, et le père Olivieri, commissaire du Saint-Office, rédigea un rapport favorable avec concession d'imprimatur pour l'ensemble des ouvrages présentant l'astronomie copernicienne comme une thèse vérifiée.

Malgré toutes ces corrections, l'image de l'Église catholique fut gravement affectée, de sorte que l'«affaire Galilée» fut probablement pour énormément dans le rejet de la métaphysique par les philosophies athées au XIXe siècle.

Travaux d'exégèse

Au XIXe siècle, les protestants engagèrent des travaux d'exégèse. Ils travaillèrent sur l'Ancien Testament.

En 1893, le pape Léon XIII promulgua l'encyclique Providentissimus deus sur les études bibliques.

En 1942, Agostino Gemelli reconnut que l'affaire Galilée fut une erreur grave, qui ne mettait en cause ni l'infaillibilité du pape ni l'autorité de l'Église.

En 1943, le pape Pie XII promulgua l'encyclique Divino Afflante Spiritu, qui donna à l'exégèse sa norme de liberté en distinguant les différents genres littéraires dans l'Écriture.

Le même pape Pie XII ne s'opposa pas à la théorie du Big Bang (encore discutée par les scientifiques).

Sur la controverse née de l'affaire Galilée, voir :

A titre d'exemple, le psaume 93 (92) (Dieu de majesté), qui contient un passage cosmologique, est désormais rédigé de la façon suivante :

Bible de Jérusalem :

«Oui, le monde est stable, point ne bronchera. Ton trône est établi dès l'origine, depuis toujours, tu es.»

Traduction œcuménique de la Bible :

«Oui, le monde reste ferme, inébranlable. Depuis lors, ton trône est ferme ; depuis toujours tu es.»

Ces rédactions semblent compatibles avec les cosmologies scientifiques actuelles (voir ci-dessous).

Hommages à Galilée

Les papes modernes n'ont cessé de rendre hommage à Galilée. Le concile Vatican II reconnut le caractère indu de certaines interventions de l'Église dans le domaine de la science. Il fit écho à la pensée de Galilée sur les rapports entre science et religion.

En 1979 et en 1981, le pape Jean-Paul II a chargé une commission de revoir les conditions historiques dans lesquelles eurent lieu la condamnation de Galilée. L'Église considère qu'il n'est pas indispensable de parler de réhabilitation, puisque l'institution qui l'a condamné n'existe plus, et que les levées d'index ont eu lieu depuis longtemps (1741, 1757). Le principe de l'index a lui-même été supprimé depuis Vatican II.

En 1983, pour le 350e anniversaire du procès de Galilée, le cardinal Poupard publia un ouvrage (voir bibliographie).

La «commission pontificale d'études de la controverse ptoléméo-copernicienne aux XVIe-XVIIe siècles» comprenait quatre groupes de travail :

Dans son compte-rendu au pape Jean-Paul II du 31 octobre 1992, le cardinal Poupard indiquait :

«Ces travaux ne s'inscrivent pas dans un procès de réhabilitation, comme on a pu quelquefois le croire, ni dans un cadre juridique qui est hors de leur compétence. C'est une clarification opérée par des hommes de sciences, soucieux de comprendre et d'aider à comprendre : situer Galilée, en premier lieu comparé à ses prédécesseurs, le chanoine Copernic, d'une part, et comparé à ses contemporains, les professeurs du Collège romain, d'autre part ; puis dans la culture scientifique, philosophique et théologique de son temps, enfin au cours des siècles, de l'époque des Lumières aux milieux scientifiques actuellement.»

Ce même 31 octobre 1992, le pape Jean-Paul II se prononça en faveur de Galilée lors de son discours aux participants à la session plénière de l'Académie pontificale des sciences.

Une conférence eut lieu à l'ENSTA avec le cardinal Poupard du 12 décembre 2001 au 27 mars 2002.

Un second livre du cardinal Poupard sur l'affaire Galilée est paru en octobre 2005.

Cosmologie et représentation sociale au cours des âges

Les représentations du monde ont constamment évolué dans l'Histoire.

On peut noter cette citation de Montesquieu au XVIIIe siècle :

«Aujourd'hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celles de nos pères, celles de nos maîtres, celle du monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse l'ensemble des idées des premières.»

Il se produit ainsi des périodes, dans l'Histoire, où les représentations du monde changent radicalement. Celle que vécurent Montesquieu et ses contemporains du siècle des Lumières s'appelait la révolution copernicienne. À partir de découvertes scientifiques sur l'univers, opérées par l'observation et le recoupement par les méthodes mathématiques (Copernic, Galilée), on en déduisit les lois de la dynamique (Newton), qui eurent des applications dans l'ensemble des domaines de la vie pratique au XVIIIe et XIXe siècle. Cette nouvelle représentation de l'univers eut ainsi des conséquences sur les représentations sociales.

Avant le siècle des Lumières, les représentations collectives du monde avaient déjà énormément évolué.

Au Moyen Âge, jusque vers le XIVe siècle, on se représentait ainsi la terre comme un disque plat.

Cette représentation parut cependant naïve, car on observa en Égypte un puits, au fond duquel la lumière ne parvenait qu'à certains jours de l'année. Certains en déduisirent que la terre était ronde, et ils purent même en calculer le diamètre avec une certaine précision. Au XVe siècle, la terre était par conséquent le plus souvent reconnue comme ronde. Cela autorisa les explorateurs, comme Christophe Colomb, à se risquer à partir vers l'ouest par l'océan pour atteindre l'Asie. C'est ainsi qu'il "découvrit" l'Amérique, qui en fait était connue par les vikings déjà depuis l'an mille à peu près.

Représentation religieuse actuelle

Les travaux d'exégèse et d'herméneutique des XIXe et XXe siècles ont insisté sur les dangers d'une interprétation littérale des textes. L'interprétation des textes doit en premier lieu être symbolique.

Les travaux d'exégèse ont formulé certains passages différemment. A titre d'exemple, le psaume 93 (92) dans la Traduction œcuménique de la Bible : «Oui, le monde reste ferme, inébranlable.

Ces rédactions semblent compatibles avec les cosmologies scientifiques actuelles, qui, selon les moyens d'observation radioastronomiques et les calculs astrophysiques actuels, représentent l'univers comme un ensemble de galaxies (amas de galaxies, super-amas de galaxies), dont la Voie lactée.

Le système solaire tourne autour du centre de la Voie lactée, au deux tiers du rayon de celle-ci.

Cosmologie religieuse et sciences humaines

Exégèse et herméneutique

On a vu que la cosmologie religieuse pose des questions d'interprétation des textes bibliques.

Même si les passages cosmologiques de la Bible sont peu nombreux, ils ont des implications sur les représentations, qui engagent tout le corps social, et même peut-être sur certains dogmes centraux.

Les erreurs commises au sujet de Galilée semblent, à première vue, le fait d'interprétations trop littérales de la Bible.

Il a par conséquent fallu déterminer les critères d'interprétation (herméneutique), et de retour aux sources des textes anciens (exégèse).

Les études bibliques ont fait l'objet d'encycliques :

Article détaillé : Exégèse.
Article détaillé : Herméneutique.
Article détaillé : Théologie catholique.

Philosophie

La cosmologie religieuse a énormément d'implications en philosophie, auxquelles les scientifiques reconnaissent ne pas pouvoir répondre seuls :

Certaines hypothèses (cf Pietro Redondi ci-dessus) sur Galilée montrent que le dogme de la transsubstantiation était en jeu dans les débats.

George V. Coyne, directeur de l'observatoire astronomique du Vatican, indique les conditions dans lesquelles on peut établir un dialogue entre philosophie, théologie, et cosmologie.

Article détaillé : Métaphysique.

Anthropologie

Derrière une cosmologie religieuse, peut se cacher une nouvelle manière en premier lieuer le rapport de l'homme à la nature, et de sa vision des sciences de la vie. L'ensemble des phénomènes étant liés (holisme), on en vient à redéfinir une nouvelle anthropologie.

Archéologie du savoir et sociologie

La cosmologie religieuse, vue sous l'angle de l'archéologie des sciences humaines et du savoir, correspond à certains aspects de la notion de conception du monde.

Le philosophe Michel Foucault nomme les conceptions du monde des épistémès. Selon lui, nous entrons dans un nouvel épistémè qu'il nomme l'hypermodernité.

Michel Foucault développe ces idées dans Les mots et les choses (1966), et dans l'Archéologie du savoir (1969).

Reconnaissance des erreurs de certains théologiens du XVIIe siècle sur Galilée

Le 31 octobre 1992, le pape Jean-Paul II rend une nouvelle fois hommage à Galilée lors de son Discours aux participants à la session plénière de l'Académie pontificale des sciences.

Jean-Paul II a reconnu clairement le 31 octobre 1992 les erreurs de certains théologiens du XVIIe siècle dans l'affaire :

«Ainsi la science nouvelle, avec ses méthodes et la liberté de recherche qu'elle suppose, obligeait les théologiens à s'interroger sur leurs propres critères d'interprétation de l'Écriture. La majorité n'ont pas su le faire. Paradoxalement, Galilée, croyant sincère, s'est montré plus perspicace sur ce point que ses adversaires théologiens. "Si l'écriture ne peut errer, écrit-il à Benedetto Castelli, certains de ses interprètes et commentateurs le peuvent, et de plusieurs façons". On connaît aussi sa lettre à Christine de Lorraine (1615) qui est comme un petit traité d'herméneutique biblique


Citations


La cosmologie hindoue

La structure à grande échelle de l'univers selon une cosmologie hindouiste.
Map 2 : Voisinage intermédiaire de la Terre selon une cosmologie hindouiste.
Map 3 : Voisinage proche de la Terre selon une cosmologie hindouiste.

Le Rig-Véda questionne l'origine du cosmos dans :

Ni l'être ni le non-être n'existait toujours. Qu'y avait-il de caché ? Et où ? Et sous la protection de qui ? Qui sait vraiment ? Qui peut l'affirmer ? D'où est-il né et d'où venait cette création ? Les devas sont nés après la création de ce monde, qui par conséquent sait d'où il naquit ? Nul ne sait d'où a surgi la création, et si il l'a ou non produite. Celui qui l'examine au plus haut des cieux, lui seul sait, ou peut-être ne sait pas. (Rig-Véda 10.129)

Mais la vision qu'offre le Rig-Véda du cosmos voit aussi un vrai principe divin qui s'auto-projette comme mot divin, Vaak, 'donnant naissance'au cosmos que nous connaissons du Hiranyagarbha moniste ou Utérus Doré. Le Hiranyagarbha est vu alternativement comme Brahmā, le créateur qui fut à son tour créé par Dieu, ou comme Dieu (Brahman) lui-même.

La dernière vision puranique affirme que l'univers est créé, détruit et recréé en séries de cycles se répétant éternellement. Dans la cosmologie hindoue, un univers dure à peu près 4.320.000.000 ans (correspondant à un jour de Brahmā, le créateur ou kalpa) est ensuite détruit par le feu ou l'eau. Alors Brahmā se repose pour une nuit, précisément aussi longue que le jour. Ce processus, appelé pralaya (Cataclysme), se répète pendant 100 années de Brahmā (311 billions d'années humaines) et représente la durée de vie de Brahmā. Il faut noter que Brahmā est le créateur mais n'est pas nécessairement reconnu comme Dieu dans l'Hindouisme. Il est essentiellement reconnu comme une création de Dieu / Brahman.

La croyance est que nous sommes aujourd'hui dans la 51ème année du Brahmā courant et par conséquent quelques 155 billions d'années se sont écoulées depuis qu'Il est né comme Brahmā. Après la "mort" de Brahmā, il faut que toujours 100 années de Brahma s'écoulent avant qu'il renaisse et que toute la création recommence à nouveau. Ce processus se répète toujours et toujours, éternellement.

La vie de Brahmā se divise en mille cycles (Maha Yuga, ou la Grande Année). La Maha Yuga durant laquelle la vie, y compris la race humaine, apparait puis disparait comporte 71 divisions, chacune composée de 14 Manvantara (1000) ans. Chaque Maha Yuga dure pendant 4.320.000 ans. Manvatara est le cycle de Manu, celui qui donne naissance et gouverne la race humaine.

Chaque Maha Yuga se compose d'une série de quatre yugas plus courts, ou âges. Les yugas vont progressivement se dégradant d'un point de vue moral tandis qu'on passe d'un yuga à un autre. Donc, chaque yuga est plus court en durée que l'âge qui l'a précédé. Le Kali Yuga actuel (Age de Fer) a commencé à minuit entre le 17 et le18 février 3102 av. JC dans le calendrier julien proleptique.

La cosmologie bouddhiste

Article détaillé : Cosmologie bouddhiste

Dans le Bouddhisme, l'univers vient à exister selon les actions (karma) de ses habitants. Les Bouddhistes ne présupposent ni une origine ultime ni une fin à l'univers, mais voient dans l'univers quelque chose en modification permanente, naissant et mourant, parallèle à une illimitété d'autres univers faisant la même chose.

L'univers bouddhiste est constitué de la plupart de mondes qui correspondent à différents états mentaux, y compris des états passifs de transe, des états sans passion de pureté, et des états inférieurs de désir, de colère et de peur. Les êtres dans ces mondes entrent tous dans l'existence, c'est-à-dire naissent, et quittent tous cette l'existence vers d'autres états, autrement ditnt meurent. Un monde vient à exister quand le premier être nait, et cesse d'exister, comme tel, quand le dernier être y meurt. L'univers de ces mondes nait et meurt aussi, avec la mort de la dernière créature précédant une conflagration universelle qui détruit la structure physique des mondes; puis, après un intervalle de temps, des êtres recommencent à naitre et l'univers est à nouveau reconstruit. Cependant, d'autre univers existent aussi, et il y a des plans d'existence supérieurs qui ne sont jamais détruits, quoique les êtres qui y vivent entrent et quittent aussi l'existence.

La cosmologie bouddhiste est non seulement une représentation des origines et de la destruction de l'univers, mais fonctionne aussi comme une représentation de l'esprit, avec ses pensées venant à exister à partir de pensées précédentes ainsi qu'à se transformer en d'autres pensées ou d'autres états.

La cosmologie jaïniste

Selon les croyances jaïnistes, l'univers n'a jamais été créé et ne va jamais cesser d'exister. Il est éternel mais pas immuable, parce qu'il traverse des séries de cycles sans fin. Chacun de ces cycles montants ou descendants est divisé en six ages du monde (yugas). L'âge du monde actuel est le cinquième âge de l'un de ces "cycles", qui est en mouvement descendant. Chaque âge est connu comme un "Aaro". Il n'y a pas de nom spécifique attribué à chaque âge. A la place, on les sert à désigner par un numéro, comme pour "Pehelo Aaro" ou Premier Age, "Beejo Aaro" ou Deuxième Age, "Treejo Aaro" ou Troisième Age, "Chotho Aaro" ou Quatrième Age, "Paanchmo Aaro" ou Cinquième Age et "Chhatho Aaro" ou Sixième Age. Tous ces âges ont une durée déterminée de mille ans.

Lorsque cela atteint son niveau le plus bas, même le Jaïnisme lui-même sera perdu totalement. Alors, lors de la montée suivante, la religion jaïniste sera redécouverte et présentée à nouveau par de nouveaux dirigeants nommés Tirthankaras (littéralement "Faiseurs de Croisement" ou "Trouveurs de Gués"), pour être finalement toujours perdu à la fin de la descente suivante, et ainsi de suite.

Dans la pensée jaïniste, la forme de l'univers habité a été décrite comme le chiffre 8 ou un homme debout les mains sur les hanches. Sa dimension a été décrite comme étant de 14 Rajjus. Au sommet et au millieu il fait un Rajju de large, mais la largeur des boucles fluctue de 5 à 8 Rajjus. Ainsi, la distance entre les deux extrémités du monde du milieu est approximativement de 5, 2 milliards d'années-lumière.

La cosmologie cingalaise

La cosmologie des croyances respectant les traditions du Sri Lanka est un mélange complexe de dieux, esprits et démons védiques locaux, recouverts de divinités, croyances et pratiques importées de l'hindouisme et du bouddhisme. Le panthéon est vaste, empli d'hiérarchies et sous-hierarchies que les non-initiés trouvent presque impossible à appréhender. La synthèse est un paysage spirituel où Bouddha règne en maître, mais où le quotidien est empli de dangers venant d'yakki (diables) et d'autres forces malignes (vas) qui semblent bien prêts d'affliger l'homme de fléaux de toute sorte. Dans ce monde, la vie est un combat constant contre ces forces.


Voir aussi

Cosmogonies

Bibliographie

Sur les études bibliques

Sur les relations avec le calendrier d'un point de vue historique

Sur les relations avec la philosophie

Sur les relations avec les sciences

Sur les aspects sociologiques

Références

  1. Voir pour plus de détails sur le calcul de la date de Pâques, le site de l'IMCCE : Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides, calcul de la date de Pâques.

Liens externes

Recherche sur Google Images :



"une cosmologie hindouiste."

L'image ci-contre est extraite du site fr.wikipedia.org

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (250 x 328 - 10 ko - png)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Cosmologie_religieuse.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 09/04/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu