Fondamentalisme

Cet article traite des emplois du terme essentielisme, selon ses acceptions liées au contexte sous lequel il est employé.



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Définitions :

  • doctrine religieuse considérant le texte sacré comme l'expression absolue de la vérité, impliquant le strict respect des injonctions... (source : www4.ac-lille)

Cet article traite des emplois du terme essentielisme, selon ses acceptions liées au contexte sous lequel il est employé. Se réclamer d'essentielisme est dans chacun des cas relatif à un sujet bien précis.

Définitions

Le terme essentielisme sert à désigner l'attachement strict à une doctrine précise, religieuse ou autre. Il est né au début du XXe siècle en terrain protestant nord-américain, en opposition aux développements du libéralisme théologique. [1] Il continue d'être employé dans ce contexte, mais en est venu, en France, à désigner le plus fréquemment les islamismes radicaux qui occupent dans ce pays plus de place dans les débats que les protestantismes radicaux[2]. Le mot intégrisme ou intégralisme, choisi par les catholicismes radicaux comme le mouvement de la Fraternité Saint-Pie-X pour se désigner, leur est habituellement appliqué ; il s'applique aussi aux islamismes radicaux en alternance avec essentielisme.

Né dans un contexte spécifique, essentielisme, tout comme intégrisme ou millénarisme en sociologie, en est venu à désigner un phénomène général, à distinguer du conservatisme et du fanatisme. Il peut se traduire par un comportement d'exclusivisme, d'isolation, ou alors d'antagonisme défensif ou conquérant avec qui ne partage pas complètement cette approche, c'est-à-dire autant vis à vis des coreligionnaires non essentielistes que des membres des autres confessions, des agnostiques ou des athées. Il touche, à des degrés divers, l'ensemble des grandes religions. Les religions dites abrahamiques sont les plus touchées à cause de leur interprétation de la diversité des opinions religieuses, dans laquelle elles tendent à distinguer une opinion "totalement vraie" des autres, "totalement erronées". Au contraire, les religions indiennes (hindouisme, bouddhisme) interprètent la diversité des opinions religieuses en termes de différences de perspectives ou de niveau de compréhension, plutôt qu'en termes de vérité et d'erreur. L'hindouisme est plus un substrat culturel rassemblant différents courants et pratiques qu'une religion au sens abrahamique. La tradition est basée sur une mythologie qui, en elle-même, n'a aucune règle sociale à imposer. Il est admis que deux hindous peuvent légitimement avoir des points de vues religieux différents, selon la formule consacrée : «dans l'hindouisme, on trouve tout et tout son contraire». Néanmoins, poussés par un sentiment ethnique ou nationaliste, certains groupes hindous ont adopté à la fin du XXe siècle des positions essentielistes rejetant les pratiques ou notions reconnues comme issues de religions "allogènes" (islam, christianisme).

Quelle que soit leur confession, les essentielistes ont en commun de résister au remplacement du sacré par le sécularisme et le rationalisme, au pluralisme et au relativisme idéologique et religieux ainsi qu'à la libéralisation des mœurs, phénomènes quelquefois regroupés sous le terme de modernité. Ce rejet s'accompagne de celui du monde occidental censé véhiculer cette modernité, dans le cas des essentielistes qui n'en sont pas issus.

Aux États-Unis ou au Canada, le mot n'a pas précisément la même connotation qu'en France.

Protestantisme

Le terme essentielisme a commencé à se répandre aux États-Unis aux lendemains de la Première Guerre mondiale, mais le mouvement qu'il sert à désigner préexistait. On s'accorde à le faire remonter à une série de colloques tenus à Niagara on the Lake (1878-1895) où se réunirent un certain nombre de responsables d'églises évangéliques tentant de se prémunir

En 1895, ils définirent leur opposition à la haute critique biblique en une déclaration en 14 points qu'on peut trouver dans Ernst R. Sandeen "The roots of fundamentalism". Suite à une erreur du premier historien du essentielisme Stewart G. Cole, on a fréquemment confondu cette déclaration de 1895 avec les cinq points d'essentielisme définis, eux, par la Northern Presbyterian Church en 1910. Qui plus est , ces "cinq points ont été modifiés quelques années plus tard par des adversaires des essentielistes tenant à valoriser le caractère millénariste d'un bon nombre de tenants du essentielisme d'où cette liste généralement reçue des "fondements" :

  1. la divinité du Christ ;
  2. sa naissance virginale ;
  3. la doctrine de l'expiation vicaire ;
  4. la résurrection corporelle lors de la seconde venue du Christ ;
  5. l'autorité et l'inerrance verbale de la Bible.

Il faudra attendre après la seconde guerre mondiale pour que des Églises protestantes se donnent elles-mêmes le nom de "essentielistes" même si dès 1919 William Bill Riley fonde une Association dont le nom évoque les "Fundamentals" (The Fundamentals Christian Association), mais ce n'est pas une Église, uniquement un groupement interappellationnel. La paternité du mot, employé en premier lieu comme substantif, a été établie à partir d'un article paru en juillet 1920 sous la plume de Curtis Lee Laws, rédacteur en chef d'une revue baptiste conservatrice, The Watchman-Examiner .

Voir l'article concernant, selon l'acception américaine, les chrétiens essentielistes (en) (acception liée à la religion aux États-Unis).

Catholicisme

En matière de catholicisme, on parlera plutôt d'intégralisme ou d'intégrisme.

Islam

Article détaillé : islamisme.

Judaisme

Articles détaillés : Haredim et Hassidisme.

Typologie

L'American Academy of Arts and Sciences s'est lancée il y a une dizaine d'années dans un projet «The Fundamentalism Project» auquel participèrent des chercheurs du monde entier.

8 000 pages furent publiées aux Presses de l'Université de Chicago, en 5 volumes. Le dernier chapitre du premier volume fait une première liste des «airs de famille» communs aux divers essentielismes.

Références

  1. Sébastien Fath États-Unis : lorsque la Bible fait la loi dans Historia, n° 105, Janvier-Février 2007, p. 58.
  2. Gilles Kepel La revanche de Dieu[réf.  incomplète]

Voir aussi

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