Exégèse
L'exégèse en grec : «mener hors de») est, en philologie, une étude approfondie et critique d'un texte. On pratique par conséquent l'exégèse comme un travail préalable à l'édition sur les travaux de l'ensemble des auteurs, anciens comme contemporains.
Recherche sur Google Images :
![]() Source image : decitre.fr Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur. |
Page(s) en rapport avec ce sujet :
- Une exégèse est une explication, un commentaire et une interprétation d'un texte... L'exégète est celui qui pratique l'exégèse. Dans l'Antiquité grecque, ... (source : atheisme.free)
L'exégèse (exégesis (ἐξήγησις) en grec : «mener hors de») est , en philologie, une étude approfondie et critique d'un texte. On pratique par conséquent l'exégèse comme un travail préalable à l'édition sur les travaux de l'ensemble des auteurs, anciens comme contemporains.
Les exégèses les plus connues sont celles des auteurs de l'Antiquité, tels Platon et Aristote. Pourtant, dans le langage populaire, le mot a tendance à se spécialiser dans le domaine religieux car les textes connus sacrés, tels la Bible, l'Ancien et le Nouveau Testament, le Coran, font plus débat que les autres.
Exégèse scientifique
Le mot exégèse est lié, dans son origine, à l'invention de la critique textuelle au 15e siècle par Lorenzo Valla[1] lorsque par un travail sur les divers niveaux de langue latine, il découvre que la Donation de Constantin est un faux. Un travail de critique textuelle identique est entrepris après 1492 sur les textes bibliques en grec suite à l'arrivée des réfugiés érudits victimes de la prise de Constantinople. Les érudits comme Erasme et Jacques Lefèvre d'Étaples puis Théodore de Bèze entreprennent de comparer les textes "de toujours" avec les textes récemment arrivés. Ces travaux mèneront au "texte reçu". Parallèlement à cette signification, le mathématicien François Viète développe l'idée d'une exégèse numéreuse et d'une exégèse géométrique conçue pour compléter, vérifier, augmenter et appliquer les découvertes de sa nouvelle algèbre. Ce type de travail passe immédiatement dans l'édition profane. Michel de Montaigne fait ce travail pour la publication des poésies et de l'essai de son ami La Boétie le Discours de la servitude volontaire. Ultérieurement, les essais de Montaigne seront édités par sa "fille d'élection" Marie de Gournay qui en réalisera une édition critique.
D'une façon générale, les œuvres complexes ou composées de fragments n'existeraient pas sans le travail des exégètes.
- œuvre complexe
Article détaillé : Fernando Pessoa.
- œuvre fragmentaire
Article détaillé : Blaise Pascal.
Depuis l'invention de l'imprimerie, l'établissement d'un texte à partir d'un manuscrit en vue de le préparer pour l'impression nécessite diverses étapes grossièrement regroupées sous les étiquettes de :
- la critique interne : s'intéresse au texte lui-même, la grammaire, le vocabulaire et la datation de la langue utilisée, le support du document (manuscrit, peau comme le vélin, etc., papyrus, composition physico-chimique et origine du papier, etc. )
- la critique externe : les contemporains parlent-ils de l'œuvre, du texte, du manuscrit, etc.
En ce qui concerne les auteurs anciens, modernes et contemporains, les manuscrits ou les tapuscrits sont conservés dans les musées ou aux Archives départementales ou nationales où les chercheurs universitaires peuvent en pratiquer le dépouillement puis l'édition.
Exégèse historico-critique
Qu'il s'agisse de textes profanes ou de textes sacrés, le travail est le même depuis le milieu du XIXe siècle. Elle se pratique en 10 étapes :
- la critique du texte,
- la traduction du texte (s'il y a lieu),
- l'analyse du texte pour déterminer
- l'histoire de sa rédaction,
- la critique littéraire,
- la critique de forme,
- la critique respectant les traditions, (le Talmud, le Midrash sont des collections de documents d'exégèse respectant les traditions)
- les motivations de l'écrivain,
- l'histoire des courants littéraires (y compris religieux, s'il y a lieu)
- l'interprétation
Exégèse d'auteurs contemporains
En ce qui concerne les auteurs contemporains, l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (IMEC), installé dans l'abbaye d'Ardenne, lieu fondé par les prémontrés près de Cæn, apporte un bon exemple de ce qu'est ce travail. On y conserve les manuscrits des auteurs qui souhaitent déposer leur fonds ou les manuscrits des auteurs défunts suite à legs. L'exégèse du fonds Marguerite Duras a déjà donné lieu à diverses publications.
L'essentiel du travail d'exégèse des manuscrits contemporains (depuis la Première Guerre mondiale) demeure fait par les éditeurs, c'est-à-dire des entreprises privées, le plus fréquemment lorsqu'elle s tentent de faire une édition savante ou définitive de l'œuvre complète d'un auteur.
Bible
Coran
L'exégèse traditionnelle du Coran est fréquemment faite à partir du Coran lui-même et des hadiths du prophète Mahomet. L'exégèse du Coran est fréquemment vue comme la lecture officielle, exotérique, du Coran et tranche, en ce sens, avec les exégèses ésotériques qu'on peut voir dans d'autres religions.
La plupart des écoles coraniques proposent un travail basé sur une ou plusieurs exégèses du Coran, faites par des grammairiens reconnus ou des juristes islamiques. La majorité des différentes sensibilités musulmanes (cf. islam) ont des exégèses pouvant fluctuer sensiblement (par exemple à propos de la filiation explicite au prophète). Les lectures ésotériques du Coran ne sont pas nommées exégèses (cf. soufisme, par exemple).
En ce qui concerne l'exégèse scientifique du Coran, elle n'est pratiquée et publiée qu'en pays européens (Allemagne, France)
- Youssef Seddik, Le Coran, autre lecture, autre traduction, éditions Barzach/de l'Aube (co-édition), 2002
Exégèse canonique ou religieuse ou traditionnelle
S'applique principalement aux textes idéologiques, dont les textes religieux ; elle a pour caractéristique de s'appuyer sur un corpus défini par une autorité, ce dernier étant reconnu comme un tout dont les parties sont susceptibles de s'expliquer les unes par les autres.
Un groupe ou une personne donne son interprétation et par là, l'exégèse canonique se rapproche de l'eisegèse , qui veut dire lire pour sa propre interprétation un texte donné.
En général, l'exégèse suppose une tentative de regarder le texte de façon objective, tandis que l'eiségèse consiste en une lecture plus subjective.
Notes et références
- ↑ Cf. Pierre Chaunu, Le Temps des Réformes
Compléments
Bibliographie
- Bertrand de Margerie, s. j., Introduction à l'histoire de l'exégèse, t. I : Les Pères grecs et orientaux, Paris 1980 ; t. II : Les Premiers Grands Exégètes latins, Paris 1983 ; t. III : Saint Augustin, Paris 1983 ; t. IV : L'Occident latin, Cerf 1990
- Edition en ligne de l'école des Chartes
- Henri-Jean Martin, Histoire de l'édition française, vol. 2, Le Livre triomphant : 1660-1830, Fayard 1990
- Cahiers de narratologie l'exégèse de l'œuvre de Paul Claudel
Recherche sur Amazone (livres) : |
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 09/04/2010.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.