Amour

L'amour sert à désigner un sentiment d'affection et d'attachement envers un être ou une chose, qui pousse ceux qui le ressentent à rechercher une proximité, pouvant être physique, spirituelle ou même imaginaire, avec l'objet de cet amour, ainsi...



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Définitions :

  • Sentiment intense et agréable qui incite les êtres à s'unir; Affection profonde pour quelqu'un ou quelque chose; Plaisir, intérêt... (source : fr.wiktionary)
L'allégorie de l'amour est généralement le cœur.

L'amour sert à désigner un sentiment d'affection et d'attachement envers un être ou une chose, qui pousse ceux qui le ressentent à rechercher une proximité, pouvant être physique, spirituelle ou même imaginaire, avec l'objet de cet amour, ainsi qu'à adopter un comportement spécifique (plus ou moins rationnel) en conséquence.

Le verbe aimer peut renvoyer à une grande variété de sentiments, d'états et de comportements, allant d'un plaisir général lié à un objet ou à une activité («j'aime le chocolat», «j'aime danser») à une attirance profonde ou intense pour une ou plusieurs personnes («j'aime mon mari», «j'aime mes enfants»). Cette diversité d'emplois et de significations du mot le rend complexe à définir de façon unie et universelle, même en le comparant à d'autres états émotionnels.

Comme concept général, l'amour renvoie la majorité du temps à un profond sentiment de tendresse envers une personne. Cependant, même cette conception spécifique de l'amour comprend un large éventail de sentiments différents, allant du désir passionné et de l'amour romantique, à la tendre proximité sans sexualité de l'amour familial ou de l'amour platonique, ainsi qu'à la dévotion spirituelle de l'amour religieux. L'amour sous ses diverses formes agit comme un facteur majeur dans les relations sociales et occupe une place centrale dans la psychologie humaine, ce qui en fait aussi l'un des thèmes les plus courants dans l'art.


Un sentiment riche et complexe

Le mot français amour, comme le verbe aimer qui lui est relatif, recouvre une large variété de significations différentes bien que liées. Ainsi, le français utilise le même verbe pour exprimer ce que d'autres langues expriment par des verbes différents : «j'aime ma petite amie» et «j'aime les sucreries» par exemple (tandis qu'en anglais, on dira respectivement «to love» et «to like», et en espagnol «querer» et «gustar»). On constate aussi une telle variété pour le mot amour, par exemple dans la pluralité des mots grecs désignant l'amour. Les différences culturelles dans la conception de l'amour redoublent par conséquent la difficulté d'en donner une définition universelle. Le substantif amour a néanmoins une extension moins large que le verbe aimer : on parlera rarement, par exemple, d'«amour» des sucreries, même si on dit les «aimer». Le sens du verbe aimer, qui peut aussi exprimer l'amitié, ou plus simplement une affection pour quelque chose qui est source de plaisir, est par conséquent plus large que celui du mot amour.

Bien que la nature ou l'essence de l'amour soit un sujet de débats, on peut éclaircir plusieurs aspects de cette notion en s'appuyant sur ce que l'amour n'est pas. Comme il exprime un sentiment fort et positif, on l'oppose couramment à la haine, ou alors à l'indifférence, la neutralité ou l'apathie. Comme sentiment, plus spirituel que physique, on l'oppose fréquemment au sexe ou au désir sexuel. Comme relation privilégiée et de nature romantique avec une personne, on le distingue fréquemment de l'amitié, quoique l'amitié puisse être définie comme une forme d'amour, et que certaines définitions de l'amour s'appliquent à une proche amitié[1].

Roméo et Juliette, couple emblématique de l'amour passionnel (tableau de F. Dicksee, 1884).

L'amour sert à désigner un fort attachement affectif à quelqu'un ou à quelque chose. S'il renvoie fréquemment, dans l'usage courant, aux relations humaines, et plus exactement à ce qu'une personne ressent pour une autre, l'amour peut néanmoins aussi être impersonnel : il est en effet envisageable de dire qu'une personne éprouve de l'amour pour un pays (par exemple son propre pays : voir patriotisme), pour la nature, ou encore pour un principe ou un idéal, si elle lui accorde une grande valeur et qu'elle s'y sent particulièrement attachée. De même, on peut ressentir de l'amour pour un objet matériel, un animal ou une activité, si on entretient des liens affectifs forts ou étroits avec ces objets (ou qu'on s'identifie à eux). Quand l'amour d'un objet devient exclusif, ou alors excessif ou pervers, on parle de fétichisme ou d'idolâtrie.

L'amour entre les personnes, quant à lui, est un sentiment le plus souvent plus intense qu'un simple sentiment amical ou affectueux. Il peut cependant se présenter sous différentes formes ainsi qu'à des degrés d'intensité divers, de la simple tendresse (lorsque on dit «aimer» les enfants, par exemple) au désir le plus ardent (chez les amants passionnés par exemple). Ainsi, l'amour entre les membres d'une même famille n'est pas le même qu'entre des amis ou au sein d'un couple d'amoureux. Lorsqu'il est ressenti avec une grande intensité et qu'il exerce un fort pouvoir érotique (ou une attirance sexuelle), on parle d'amour «passionnel» ou de «passion amoureuse», utilisant fréquemment l'image de la flamme ou de la brûlure pour décrire l'effet qu'il exerce sur les sens et l'esprit. Lorsque cette passion provoque une identification si étroite avec une personne qu'elle tend à unifier les deux amants, on parle d'amour «fusionnel».

La naissance plus ou moins subite de l'amour passionnel est décrite dans la langue courante comme un désaisissement («tomber amoureux», «coup de foudre»), provoquant chez celui qui l'éprouve des comportements conçus pour séduire l'être aimé et visant à obtenir la réciprocité de cet amour, qui s'exprimera le cas échéant par des actions et des gestes amoureux – parmi lesquels les caresses, les baisers et les rapports sexuels, ces derniers étant désignés dans plusieurs langues par l'expression : «faire l'amour». Ces pratiques et ces gestes sont en partie culturels et peuvent faire l'objet – tout comme l'étude des interdits liés à l'amour – d'une approche anthropologique ou sociologique.

Outre les différences culturelles dans les pratiques liées à l'amour, les idées et les représentations sur l'amour ont aussi énormément changé selon les époques. L'amour platonique, l'amour courtois et l'amour romantique sont ainsi des conceptions différentes et apparues à des époques précises de l'Histoire. Il existe aussi un certain nombre de désordres psychiques liés à l'amour, et étudiés par la psychologie, comme l'érotomanie ou le narcissisme. Certaines formes d'amour sont d'autre part perçues comme des perversions ou des déviances (voir paraphilie), telles que la pédophilie (attirance sexuelle pour les enfants) et la zoophilie (attirance sexuelle pour les animaux). De telles amours peuvent être étudiées autant par la psychologie que par les sciences humaines et sociales.

A cause de la nature complexe et complexe à saisir de l'amour, les discours sur l'amour se diminuent fréquemment à des clichés, qu'on retrouve dans un certain nombre de dictons sur l'amour, depuis la phrase du poète Virgile : «L'amour triomphe de tout (omnia vincit amor)», jusqu'au célèbre : «L'amour rend aveugle». Le philosophe Leibniz en donnait cette définition : «Aimer, c'est se réjouir du bonheur d'autrui»[2].

Dans l'histoire, la philosophie et la religion (mais aussi la théologie qui lui est liée) ont énormément médité sur le phénomène amoureux, source constante d'inspiration pour les arts plastiques, littéraires et musicaux. La psychologie, au siècle dernier, a renouvelé les réflexions sur le sujet. Ces dernières années, des sciences telles que la biologie, la neurologie et la neurobiologie, mais également la zoologie et l'anthropologie, ont perfectionné notre compréhension de la nature et de la fonction de l'amour.

Une histoire de l'amour

Dans la Grèce antique

Article détaillé : Éros (philosophie) .

Ce terme d'amour, recouvre quatre sentiments différents de la Grèce antique : l'éros, la philia, l'agapê et la storgê.

Éraste et Éromène, détail d'une coupe attique du Ve siècle av. J. -C. (musée du Louvre).

Approche philosophique

«Vivre d'amour et d'eau fraîche» est un parfait rêvé par certains. Ni guerre ni labeur ; seulement l'amour. «Peace and Love» («Paix et amour»). Plaisir de la non-violence, de la séduction, de l'érotisme et des divertissements sexuels.

L'amour est un thème abordé avec profondeur par la philosophie. A titre d'exemple, pour répondre à cette question : l'homme est-il à la source de l'amour qu'il vit ou l'amour est-il un concept naturel qui s'impose à l'homme ?

Le philosophe Baruch Spinoza qui s'est énormément penché sur la question, surtout dans son Éthique, définit l'amour ainsi :

«L'amour n'est autre chose que la joie, accompagnée de l'idée d'une cause extérieure ; (... ) Nous voyons aussi que celui qui aime s'efforce obligatoirement de se rendre présent et de conserver la chose qu'il aime[5]

Approche psychologique

Élégie et manque d'amour
peinture utopique de William Bouguereau.

Psychisme

Sur le plan psychique, la psychanalyse considère que les premières relations parents-enfants sont déterminantes dans l'esprit d'une personne et de sa vision de l'amour. Les relations mère-fils ou père-fille, surtout, sont spécifiquement marquantes. Les relations parents-enfants sont le plus souvent déséquilibrées : le parent répond aux besoins de l'enfant. On dit dans ce cas que l'amour de l'enfant est captatif et celui des parents oblatif.

En grandissant l'enfant apprendrait à rééquilibrer ces relations. Cet apprentissage peut échouer à tel ou tel moment, et l'adulte en gardera un manque de maturité s'il n'en prend pas conscience et une vision de l'amour plus ou moins blessée. Les relations de ses parents entre eux seraient aussi importantes dans la construction de cette idée de l'amour.

Combler un manque

L'amour peut être perçu principalement comme la quête d'un manque, quand la notion oblative ne s'est pas développée.

L'amour qu'on porte à une personne ou un objet naîtrait par ce qu'il nous apporte ou est susceptible de nous apporter. «Aimer» ne serait autre qu'une façon inconsciente d'avouer sa propre impuissance à l'autonomie pour un besoin spécifique à un moment donné. Besoin d'aimer ou besoin de se sentir aimé ne serait autre qu'un besoin égoïste, qu'une attente de la personne qui pourrait combler les ‘manques'immatériels ou matériels que nous ne serions pas capables de satisfaire par nous-mêmes. A titre d'exemple, en Occident, le besoin d'un enfant entraînerait le besoin d'une compagne ou d'un compagnon à nos côtés, besoin qui nourrit un sentiment d'amour ou de besoin d'amour pour la personne qu'on attend pour concevoir cet enfant.

La réalité psychique du besoin d'enfant résiderait plus dans un besoin de sécurité motivé apparemment par le bien de l'enfant : le nourrir et l'accompagner vers l'âge adulte. Mais cette attitude, apparemment généreuse, sous-tendrait en fait un désir caché chez certains parents d'être accompagné vers la vieillesse.

Dans ce type de situation, «aimer» ou dire «je suis amoureux (se)», serait une façon inconsciente de dire : «j'espère que la personne pour laquelle j'éprouve des sentiments amoureux m'apportera les choses que j'attends d'elle». Tant qu'on sent chez la personne aimée la présence des choses qu'on attend d'elle, le sentiment perdure, mais si la personne aimée perd ou ne dispose pas d'une partie de ce que l'autre attend, le sentiment d'amour s'estompe ou s'éteint. Quand ce sentiment s'estompe, il n'est pas rare d'entendre : «Nos deux chemins se sont scindés» car «mes besoins ont changé», «nous n'avons pas suivi la même route», etc. Dès lors, la personne qui se sent «en danger» peut être sujette à des crises d'anxiété. La personne quittée peut y être plus ou moins indifférente ; si tel n'est pas le cas celui qui est «abandonné» aura certainement un sentiment de tristesse, de jalousie, de colère ou même de haine...

Approche biologique

Zoologie : comportements amoureux chez les hominoïdes

Zoologiquement, la vie et le comportement sexuels de l'homme présentent de nombreux points communs avec ceux des autres primates, et d'une façon plus générale avec la totalité des mammifères. L'observation de l'espèce la plus proche de l'homo sapiens, le chimpanzé nain du Congo ou bonobo (Pan paniscus), mais aussi celle des autres grands singes, suggère que l'amour ne serait qu'une forme évoluée de phénomènes existant déjà chez nos cousins sous forme atténuée.

Physiologiquement, le coït tel qu'on l'observe chez l'homo sapiens ne change guère de l'accouplement chez les grands singes. Par contre, la séquence amoureuse, des premières approches, de la séduction jusqu'à l'accouplement, semble avoir évolué parallèlement à l'hypertrophie du cortex cérébral dont a été pourvue notre espèce au cours de son évolution récente. Les aptitudes à l'idéation, l'imagination, l'anticipation ainsi qu'à la stratégie qui en résultent ont complexifié le processus à l'extrême.

L'attachement durable, la formation de couples assez stables s'observe aussi chez nos cousins, mais sans atteindre la diversité des comportements individuels, la durée, et le rôle essentiel de l'imaginaire constatés dans la vie amoureuse humaine.

Un autre facteur qui nous distingue des singes, avec d'énormes conséquences, est la disponibilité quasi constante de la femelle humaine à l'accouplement, ce qui n'existe pas chez les autres mammifères.

Les zoologues se sont en outre intéressés à l'avantage concurrentiel, du point de vue de l'espèce, que donne l'amour tel qu'il se manifeste chez l'homme. Il apparaîtrait comme indispensable à la sécurisation du couple durant la période d'extrême vulnérabilité des jeunes, elle-même suivie de la phase de développement de l'intelligence d'un adulte, moments qui, rapportés à leurs équivalents chez les espèces proches, sont extrêmement longs.

En outre, les comportements sexuels se manifestent de manière extrêmement variable chez les animaux[6]. D'un point de vue évolutif, la grande variété des comportements amoureux influencerait la diversité des espèces.

Aspect neurologique et biochimique du sentiment amoureux

Les études animales de l'attachement ont montré que les différents types d'attachement (filial, romantique, fraternel, amical, pour un animal, un habitat, un milieu ou pour un objet) ont des bases neurobiologiques en partie communes. Chez l'Homme, l'attachement «romantique» met en jeu globalement les mêmes régions cérébrales, mais aussi certaines structures impliquées dans les récompenses[7]. L'attachement "romantique" dépendrait, au moins en partie, du contexte socioculturel. En effet, on observe que dans les sociétés où l'activité érotique se déroule simplement et quotidiennement, l'attachement romantique est moins marqué et plus "apaisé" que dans les passions et les extases sentimentales de l'amoureux occidental, “qui soupire comme une fournaise” pour un impossible parfait romantique[8]. Plusieurs auteurs ont souligné la ressemblance entre certains aspects de la passion amoureuse (altération de l'état mental, exaltation de l'humeur, pensées intrusives de l'objet aimé…) et certains troubles psychiques (observés par exemple dans les troubles bipolaires et obsessionnels-compulsifs) [9]. En schématisant, il semblerait que la mise en jeu du système des récompenses, facteur essentiel de la sexualité humaine[10], [11], induise une "dépendance" à l'objet "aimé" qui conduirait à des états de "manque" quand cet objet est inaccessible[12]. Ces états psychiques intenses génèrés par les passions amoureuses sont à l'origine, non seulement d'accomplissements remarquables dans les arts, la poésie et la littérature, mais également de bouleversements individuels (tentatives de suicide, crimes passionnels …) ou sociaux (selon la légende, la guerre de Troie fut génèré à cause de l'enlèvement d'Hélène par le prince Pâris, qui fut subjugué par sa beauté extraordinaire).

Quant à l'amour maternel, chez les animaux, une intervention dans un processus naturel comme l'accouchement perturbe l'attachement de la femelle envers son petit. Ainsi, «des brebis parturientes ayant subi une anesthésie péridurale ne manifestent pas de comportement maternel[13]».

Approche anthropologique

Amour et famille

Dans son dernier ouvrage, Le Premier Amour (Plon, 1999), les enfants sont de grands passionnés et savent particulièrement tôt ce qu'aimer veut dire, on aime à trois ans comme on aimera toute sa vie', explique le psychosociologue Francesco Alberoni. [14]

Le lien originel serait la première histoire d'amour selon les chercheurs, une continuation de quête à l'ensemble des histoires amoureuses convoitées. L'attachement sexuel présenterait dès l'apparition une activité neurophysiologique qui se maintiendrait dans l'enfance pour déborder physiquement sur l'âge adulte avec l'afflux d'hormones provoquant des réponses physiologiques à l'adolescence. Jean-Pol Tassin, neurobiologiste au Collège de France, indique que les histoires d'amour sont des éléments émotionnels dans le processus cérébral qui sont un prolongement du lien maternel. «Dès l'apparition, un rapport à la mère basé sur la recherche de plaisirs sensoriels se crée, explique-t-il. Avec ce premier rapport hédoniste, l'enfant au cours de son développement se bâtit ce qu'on peut appeler un “bassin attracteur” : il intègre progressivement ses satisfactions premières et va passer sa vie à rechercher chez les autres des stimulis analogues.» [15]

La famille est un lieu riche en relations amoureuses : amour conjugal, amour maternel, et de manière plus générale, parental, amour filial, fratrie.

L'importance de l'affection des membres d'une même famille entre eux est illustrée par l'émotion vécue dans les grands évènements tels qu'une naissance, un mariage, un succès, une épreuve, un accident, un décès.

Relations sexuelles

L'amour ne change pas principalement dans les diverses cultures humaines, les parades de séduction restant à la base les mêmes en Afrique, en Orient, en Europe ou en Amérique du Nord. C'est plutôt l'attitude à l'égard du désir féminin, dont la répression est fréquente dans énormément de sociétés (voir aussi Comportement et langage), qui change de forme extérieure.

Le comportement amoureux dans le monde

Un baiser amoureux.

Le comportement sexuel fluctue fort peu suivant les diverses sociétés humaines. Les modes de séduction, de contacts, les parades et les expressions faciales ne présentent que des différences mineures et particulièrement extérieures. L'Europe n'a plus le monopole de la représentation massifiée du comportement amoureux ; néenmoins, les deux grandes industries cinématographiques du monde, occidentale et indienne, montrent de manière saisissante le caractère uniforme des représentations collectives de la sexualité dans des cultures différentes, a fortiori sachant que ces deux cinémas ont chacun une aire d'influence qui va bien au-delà de leurs sphères géographiques propres. Les films Indiens sont depuis longtemps projetés dans l'ensemble des cinémas du Moyen-Orient et du monde arabe, alors que le cinéma occidental a depuis longtemps fait la conquête du Japon et de la zone d'influence chinoise.

Néanmoins certains détails comportementaux sont culturellement acquis. Le baiser avec la langue, par exemple, qui semble naturel en Occident, en Chine, dans le monde arabe, en Inde (civilisations ô combien expertes en matières de raffinements érotiques, du fameux Kâma Sûtra, rédigé par le brahmane Vatsyayana vers le début de l'ère chrétienne aux contes des mille et une nuits), était certainement inconnu en Afrique subsaharienne avant l'arrivée des Européens. Dans Ma vie secrète, un anonyme licencieux de l'époque victorienne rapporte qu'il a dû «apprendre» cette pratique, qui n'allait pas de soi. Il s'agirait par conséquent d'un trait culturel, mineur, mais réel.

L'homosexualité est un comportement attesté depuis la plus haute Antiquité et fort bien documenté. D'un point de vue psychologique, l'amour entre homosexuels ne change pas significativement de l'amour hétérosexuel.

Internet a modifié quelque peu les relations amoureuses dans le monde en facilitant les contacts à distance. De nombreux couples issus de continents différents se sont constitués grâce à ce nouveau média.

Comportement et langage

Paradoxalement, l'acte le plus naturel du monde (la reproduction) tout comme certaines fonctions corporelles (la défécation) sont accompagnés chez l'Homme d'interdits sociaux visibles au niveau du langage et du comportement. Il existe dans l'ensemble des sociétés humaines des tabous relatifs à ces fonctions. Par exemple l'Homme est l'unique animal qui se réunit en groupe pour manger mais, dans certaines cultures, s'isole pour déféquer. De même, l'acte sexuel se fait plutôt dans l'isolement (l'amour en groupe est reconnu comme déviant). Le langage est lui-même empreint de ces valeurs morales qui distinguent ce qui est «propre» de ce qui est «sale». De tous temps, la majorité des religions ont reconnu comme nuisible pour la vie de l'individu le fait de vouloir satisfaire l'ensemble des pulsions sans critères de limite (voir libertinage, célibat, abstinence) ou au contraire pour en faire le centre de leur philosophie dans certaines sectes (le gourou s'adjuge l'ensemble des femelles du groupe). Le langage distingue ainsi dans probablement l'ensemble des langues du monde plusieurs niveaux pour désigner la copulation : poétique (union), vulgaire (baiser et une illimitété d'autres termes), médical-scientifique (coït), etc. Quelques exemples d'euphémismes qui évitent d'être trop explicite : tandis que les expressions faire l'amour, to make love sont sans équivoque, on préfère éviter la formulation directe (choquante) en disant «coucher avec quelqu'un» ou même to sleep with somebody en anglais, mit jemandem schlafen en allemand (tandis que précisément il n'est pas question de dormir). Au même titre, sich lieben (s'aimer en allemand) reste ambigu et peut désigner tout autant le sentiment que l'acte charnel. Le choix du partenaire résulte en fin de compte d'un équilibre subtil entre l'attirance consciente ou culturelle (goûts communs, littérature, musique, niveau de langage, richesse, comportement social, etc. ) et l'attirance inconsciente autrement dit refouler son amour, c'est pour certains particulièrement courant l'amour se créer sans qu'on ne s'en rende compte ou qu'on cherche à l'approuver cela peut s'expliquer pour plusieurs raisons seul un avis extérieur ou (des avis) peuvent s'en rendre compte, en effet les protagonistes concernés se " trahissent " par leurs faits, gestes et paroles l'un envers l'autre.

L'amour dans les arts

Dans l'ensemble des époques, l'amour, comme «désir», a inspiré les artistes de l'ensemble des disciplines artistiques. C'est un thème récurrent et majeur avec le temps; conséquences de l'apparition, de la vie et la mort.

Les thèmes de l'amour dans les arts plastiques

Psychè et L'Amour, par William Bouguereau (1889).

L'amour a toujours été un thème de prédilection dans l'histoire de la peinture et de la sculpture, par la représentation de situations amoureuses ou par la symbolique ou l'allégorie, faisant intervenir des personnages mythologiques.

Certains thèmes ou personnages mythologiques ou historiques reviennent :

Éros (ou Cupidon), dieu des amours profanes, est fréquemment représenté dans des scènes comme sujet principal, ou comme personnage secondaire pour évoquer la présence symbolique de l'amour. Enfant ou adolescent espiègle et capricieux, ailé et portant un arc avec lequel il tire des flèches d'or dans les cœurs humains, ce qui leur apportent amour et désir d'amour. Les scènes les plus représentées sont : l'amour d'Éros pour Psyché, Éros l'enfant turbulent désarmé par sa mère Aphrodite, la victoire de l'amour sur les œuvres humaines (voir la célèbre version du Caravage) ou la lutte entre l'amour profane et l'amour sacré.

Aphrodite (ou Vénus), déesse de l'amour, mère de Éros/Cupidon, inspire fréquemment les peintres, surtout pour l'épisode de sa naissance. Elle apparaît au monde déjà adulte, nue et sortant de la mer : les versions de Botticelli (cf. L'apparition de Vénus), Cabanel, Fantin-Latour ou Bouguereau comptent parmi les plus célèbres.

• La vie amoureuse tumultueuse de Zeus/Jupiter a aussi fait l'objet de nombreuses représentations : l'enlèvement de Léda, d'Europe ou de Ganymède sont parmi les thèmes les plus fréquemment traités.

• Les grandes histoires d'amour de l'histoire ou de la littérature comme Tristan et Yseult, Roméo et Juliette, Ulysse et Pénélope et bien d'autres ont été traitées en peinture, en particulier dans les périodes romantiques (préraphaélisme, romantisme, etc. ).

D'autre part, nombre de scènes amoureuses de la vie quotidienne des hommes ont été représentées, depuis la cour faite à l'être aimé au drame amoureux, en passant par le baiser langoureux ou le libertinage. Un exemple est le tableau de Jean Honoré Fragonard appelé le Verrou .

Dans la littérature

L'art poétique et le roman sont , avec la chanson, quelques-uns des moyens de prédilection de l'expression verbale de l'amour.

À travers les âges, la littérature a reflété des tendances de l'amour, des divinités mythologiques à l'amour réaliste de notre époque.

L'amour dans les religions

Victoire de l'Amour sacré sur l'Amour profane, tableau de Giovanni Baglione (vers 1602).

Principe fondateur de la religion chrétienne, les sociétés judéo-chrétiennes sont fortement marquées par cette notion religieuse de l'amour. L'amour est un des facteurs qui peuvent pousser un individu à avoir la foi en son Dieu. La théologie est la spécialité qui traite de ce sujet. L'amour du prochain se définit comme une force intérieure qui pousse un individu à rechercher la paix ainsi qu'à la partager avec les autres. Le désir d'amour se traduit par celui d'être avec l'autre ou les autres, celui d'accepter de recevoir et de donner, celui de dialoguer, de vivre avec, de comprendre, d'accompagner, etc.

Dans les bouddhismes Mahayana et Vajrayana (bouddhismes vietnamien, chan, zen, lamaïsme), l'Amour est l'une des quatre qualités d'être que le pratiquant doit développer, l'un des «Quatre Illimités» ou «Quatre Incommensurables» : l'amour, la compassion, la joie et l'équanimité. Les tibétains définissent l'amour comme un souhait du bonheur de l'autre ; la compassion, comme un souhait de cessation de la souffrance de l'autre ; la joie, comme une participation à son bonheur ; l'équanimité comme le fait d'être attentif de façon comparable à tout être et toute chose sans établir un attachement privilégié. Tout pratiquant du bouddhisme Mahayana doit souhaiter la «boddhicitta» - «l'esprit d'éveil» - : souhaiter obtenir l'éveil ou les qualités spirituelles pour le bien des êtres, et ultimement, libérer définitivement les souffrances humaines. karuna (sansk. ), est traduit par «compassion» en français et «loving-kindness» en anglais, une activité d'attention aimante envers l'autre. Au Tibet, on décrit la compassion comme l'attitude de la mère attentive face à ses enfants.

Dans le bouddhisme Mahayana, d'une façon générale, la compassion, ou «amour-tendresse» est à développer conjointement à la sagesse (compréhension de la nature réelle, objective des phénomènes, philosophie du non-soi, etc. ) La sagesse sert à s'affranchir de l'idée du soi, par conséquent de toute tendance égotique ou narcissique. En cela, elle participe à l'émergence d'une «compassion illimitée». De même, la sagesse exige une grande compassion pour être actualisée : l'extinction de l'illusion du soi, pour les bouddhistes, exige une illimitée dévotion, une immense abnégation. Aussi, pour les bouddhistes du Tibet, sagesse et compassion (ou «amour-tendresse») se développent l'un l'autre jusqu'à conduire le pratiquant dans une «Terre pure» de boddhisattva - c'est-à-dire jusqu'à l'actualisation du potentiel humain d'amour, de joie, de compassion et d'équanimité.

Dans le bouddhisme ancien, selon l'enseignement du Bouddha, cette vision de l'amour n'apparaît pas. Le Bouddha insiste en particulier sur le détachement qui conduit à la suppression du désir, et par conséquent au bonheur durable (cessation de la souffrance, nirvana). Ce n'est qu'entre les I° et IVème siècles apr. J. -C. qu'émergera le bouddhisme Mahayana pour lequel l'action de compassion et d'amour envers l'autre prime sur l'ascèse et la méditation.

Pour les bouddhismes issus des développements du Mahayana et du Vajrayana, amour, joie et compassion ne sont pas des émotions mais de véritables qualités d'êtres. Les émotions telles la colère, la jalousie, la peur, l'avidité, l'orgueil, passion, ne sauraient durer, elles sont passagères et proviennent de l'attachement et du désir. Au contraire, l'amour, la joie et la compassion peuvent se développer illimitément et sans être obligatoirement dépendantes d'un objet ou de la présence d'un être. Le pratiquant peut les porter en lui, les développer illimitément et au-delà de tout attachement.


Notes et références

Notes

  1. Ainsi, la philia chez les Grecs de l'Antiquité (voir la section sur l'amour dans la Grèce antique).
  2. G. W. Leibniz, Confessio philosophi, Wikisource édition.
  3. Platon, Phèdre, 266a-b. Ces deux sortes d'amour correspondent aux deux types d'amour classiquement opposés : l'amour vulgaire (ou profane) et l'amour céleste (ou sacré).
  4. On notera cependant que pour les anciens le «vrai» amour était fréquemment l'amour viril (voir les larmes versées par Achille sur le corps de Patrocle et son indifférence pour Briséis, par exemple, dans l'Illiade, tandis que l'amour «mixte» était fréquemment reconnu comme le fait d'hommes efféminés ou victimes d'un dieu, comme l'est Paris. Cependant, ce cliché est le plus souvent nié dans la poésie amoureuse antique qui traite en grande majorité de l'amour mixte mais il est fréquemment présenté comme une maladie, une malédiction. Voir, par exemple, à Rome Ovide et ses Amores Catulle et Délia, ou en Grèce Appolonios de Rhodes ou Téocrite pour la comparaison entre amour «mixte» et amour viril
  5. Spinoza et Nous - Philosophie de l'affirmation - Citations de Spinoza
  6. Le biologiste Thierry Lodé parle de «biodiversité amoureuse».
  7. BARTELS A., ZEKI S.. The neural basis of romantic love, Neuroreport, 2000 11 (17)  : 3829-3834
  8. ELWIN Verrier, Maison des jeunes chez les Muria, 1978, Gallimard
  9. MARAZZITI D., CASSANO G. B. The neurobiology of attraction, Journal of Endocrinological Investigation, 2003, 26 (3 Suppl : 58-60
  10. (en) AGMO Anders Elsevier 2007.
  11. (fr) WUNSCH Serge, Thèse de doctorat sur le comportement sexuel [pdf] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007.
  12. REYNAUD Michel. L'amour est une drogue douce... généralement, Robert Laffont, 2005
  13. «Le rôle de l'odorat dans les relations interindividuelles des animaux d'élevage», 1997, INRA Prod. Anim., 10, 339-348.
  14. “On aime à trois ans comme on aimera toute sa vie” propos recueillis par Catherine Marchi
  15. la biologie à la conquête de l'amour

Bibliographie

Littérature

Philosophie

Philosophie ancienne

Philosophie moderne

Philosophie contemporaine

Histoire et sociologie

Religion

Liens externes

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