Métempsycose

La métempsycose est le passage, le transvasement d'une âme dans un autre corps, qu'elle va animer. Le métempsycosisme est la croyance selon laquelle une même âme peut animer successivement plusieurs corps soit d'humains soit d'animaux, mais...



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Définitions :

  • (Religion) Transmigration, à la mort, d'une âme d'un corps dans un autre (source : fr.wiktionary)

La métempsycose est le passage, le transvasement d'une âme dans un autre corps, qu'elle va animer. Le métempsycosisme est la croyance selon laquelle une même âme peut animer successivement plusieurs corps soit d'humains soit d'animaux, mais aussi de végétaux : la transmigration des âmes peut intervenir non seulement dans l'humain (réincarnation) mais toujours dans le non-humain, bêtes ou plantes. - Le mot "métempsycose" vient du grec métempsycosis (μετεμψύχωσις), qui veut dire "déplacement de l'âme" ; le mot paraît chez Diodore de Sicile (X, 6, 1)  ; les Grecs disaient : "palingénésie" (παλιγγενεσία), c'est-à-dire "nouvelle naissance", "génèse de nouveau" ; ainsi, pour Pythagore, "ce qui a été renaît" (palin ginetaï) (Porphyre, Vie de Pythagore, § 19).

La métensomatose sert à désigner le passage d'un corps à un autre, et non d'une âme qui va d'un corps à un autre. Le bouddhisme croit plutôt à la métensomatose, puisque c'est une religion où l'âme n'existe pas, puisque le moi n'est qu'illusion de l'identité individuelle (ou de l'âme) et s'éteint dans la vacuité ; cela dit, des éléments psychiques transmigrent, comme on pourrait le voir dans certains caractères (physiques ou psychiques) venus des parents jusqu'aux enfants, dans le phénomène lamaïste des tulku, nommés improprement "réincarnations" d'un lama. Les écrits bouddhiques utilisent en fait un concept sensiblement différent de celui de réincarnation : punarbhava, qu'on traduit par "re-naissance". - Le mot "métensomatose" vient du grec métensomatosis, qui veut dire "déplacement du corps".

Théories

Plusieurs religions ont fait de la métempsycose un dogme essentiel.

L'hindouisme défend la métempsycose, la loi du karma. Il croit à la métempsycose : l'âme individuelle (âtman) doit se fondre dans l'Âme cosmique, dans le Brahman immanent et absolu, pour se dégager du cycle des renaissances (samsâra). La Bhagavad-Gîtâ (II, 22) présente ainsi la transmigration des âmes : "A la façon d'un homme qui a rejeté des vêtements usagés et en prend d'autres, neufs, l'âme incarnée, rejetant son corps, usé, voyage dans d'autres qui sont neufs. " Selon swâmi Dayânanda Sarasvatî, "en punition des péchés physiques, un homme renaîtra sous forme végétale ; pour les péchés de la parole, il prendra la forme d'un oiseau ou d'un quadrupède ; et , pour les péchés de la pensée, il vivra dans les conditions humaines les plus basses" (Satyârtha-prakâsha. La Lumière de la Vérité, 1865, trad., Adrien-Maisonneuve, 1940, p. 335).

L'orphisme croit-il en la métempsycose ? Les avis sont partagés. [1] L'orphisme expose plutôt la palingénésie.

La métempsycose était aussi au centre des enseignements de Pythagore.

"Un jour, passant près de quelqu'un qui maltraitait son chien, on raconte qu'il [Pythagore] fut pris de compassion et qu'il adressa à l'individu ces paroles :'Arrête et ne frappe plus, car c'est l'âme d'un homme qui était mon ami, et je l'ai reconnu en entendant le son de sa voix'" (Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, VIII, 36).

Ennius semble donner parmi les incarnations antérieures de Pythagore celle d'un paon, puis d'Euphorbe.

Pindare en parle dans les Olympiques; 2.56 ss.

Empédocle d'Agrigente, donné pour pythagoricien en partie, admet la métempsycose et la théorise :

"Il n'est point de naissance d'aucun être mortel, et point non plus de fin dans la mort, à la fois effrayante et funeste. Il y a uniquement un effet de mélange et de séparation de ce qui fut mêlé. 'Naissance'n'est qu'un mot qui a cours chez les hommes" (fragment VIII).
"Jadis je fus jeune homme et jeune fille et arbuste et oiseau et muet poisson de mer" (fragment CXVII).

Platon a défendu la notion dans plusieurs de ses dialogues. [2] Les trois espèces de métempsycose envisagées correspondent aux trois parties que Platon distingue dans l'âme : lorsque l'appétit (epithumia) domine il y a réincarnation dans des animaux licencieux, lorsque c'est l'agressivité (thumos) dans des bêtes de proie, lorsque c'est la partie raisonnable (logistikon) dans des animaux grégaires (Phédon, 82 ; La République, IV, 439-441).

La kabbale admet la métempsychose, qu'elle nomme gilgoul. "La kabbale, dans le Sefer ha-Bahir (fin du XII° siècle), son texte le plus ancien, tient déjà la transmigration pour acquise... Au XIII° siècle, la transmigration était reconnue comme une doctrine ésotérique... La généralisation du concept de transmigration, originellement limitée au châtiment de péchés spécifiques, contribua à la naissance de la croyance en une transmigration dans les animaux, ou alors dans les plantes et dans les matières inorganiques. ce point de vue, contesté par de nombreux kabbalistes, ne s'est répandu qu'après 1400. La transmigration dans les corps d'animaux est mentionnée pour la première fois dans le Sefer ha-Temurah, qui est issu d'un groupe proche des kabbalistes de Gérone"[3] "Isaac Luria, grand maître kabbaliste de Safed au XVI° siècle, reconnut un jour'selon ses deux principaux disciples, Hayyim Vital et son fils) l'âme d'un père incestueux dans le corps d'un grand chien noir... Nahman de Bratslav [mort en 1811] se vante d'être le maillon le plus récent d'une chaîne de réincarnations d'une âme apparue en premier lieu dans le corps de Simon bar Yohaï, passant ensuite par Isaac Luria et allant, après lui, jusqu'au Messie"[4]

L'Islam druze intègre aussi la métempsycose.

Idées

L'idée de métempsycose suppose d'autres idées : la préexistence de l'âme, l'immortalité de l'âme, la dualité entre le corps et l'âme. Mais la métempsycose n'exige pas nécessairement la croyance en la rétribution des âmes. On peut imaginer des métempsycoses venant du hasard, de circonstances, de sympathies, et non pas d'un châtiment ou d'une récompense morales : c'est le cas pour Pythagore. D'autre part, une idée importante est celle de la parenté des vivants, qu'ils soient humains, animaux, végétaux.

La métempsycose entraîne certains comportements, entre autres le respect de toute forme de vie, le végétarisme. L'orphisme et le pythagorisme y ont insisté.

Notes et références

  1. Pas de métempsycose dans l'orphisme selon Adolf Krüger (1934), Herbert Long (1948), Walter Burkert (1962), Monique Dixsaut (1991). Métempsycose dans l'orphisme selon Erwin Rohde, Martin Nilsson (1950), Eric Robertson Dodds (1951).
  2. Platon, Phédon, 81b ; Ménéxène, 81a ; La République, 614 ss.  ; Phèdre, 248d ; Gorgias, 525c.
  3. Gershom Scholem, La kabbale (1974), trad., Gallimard, coll. "Folio essais", 2005, p. 521-530).
  4. Jacques Attali, Dictionnaire amoureux du judaïsme, Plon/Fayard, 2009, p. 95, 338.

Liens externes

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