Chantre

Le mot «chantre» vient du latin cantare, chanter, ce qui a donné cantor autrement dit chantre et canticum, chant religieux, cantique.



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Musique sacrée - Culte et liturgie - Religion

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Définitions :

  • (du latin cantor, chanteur)  : Dignitaire d'une CATHEDRALE, d'un monastère, chargé de diriger les chants. (source : pedagogie.ac-toulouse)
cantoria de Florence

Le mot «chantre» vient du latin cantare, chanter, ce qui a donné cantor (pluriel cantores) autrement dit chantre et canticum, chant religieux, cantique. Un chantre (cantor) est un membre d'une chorale liturgique, ou grégorienne, en latin schola cantorum c'est-à-dire chanteur, dans une cathédrale ou une église. La tribune des chantres se nomme la cantoria. Les chantres peuvent monter sur le jubé pour être vus et entendus. Ils utilisent un lutrin pour poser leurs partitions. Le cancel ou balustre séparait les chantres des laïcs. Au milieu d'eux, était localisé le pupitre ou legile[1].

Aujourd'hui ce mot est synonyme de chanteur, barde ou poète et n'est totalement plus réservé à un emploi liturgique ni même religieux.

Les chantres sont particulièrement souvent représentés sur les enluminures médiévales des antiphonaires et autres livres liturgiques pour accompagner le début du Psaume 96 : Cantate Domino canticum novum, chantez au Seigneur un chant nouveau.

Origine et histoire de la fonction

Le chantre est aussi ancien que le culte religieux et public. Son origine vient du judaïsme. Sous le règne du roi David, quatre mille chantres, dirigés par des chefs et des présidents, chantaient les louanges du Seigneur dans le Temple de Jérusalem. Les 150 Psaumes en gardent la mémoire. La fonction de chantre existe toujours dans le judaîsme, sous le nom de hazzan.

Dès que le développement du culte public, dans l'Église chrétienne, eut produit une gradation hiérarchique dans les diverses fonctions, l'emploi de chantre devint un ministère spécial, et fut élevé même à la dignité d'un des ordres mineurs dans la hiérarchie ecclésiastique, et différent de celui de lecteur : Si quis episcopus, vel presbyter, vel diaconus, vel subdiaconus, vel lector, vel cantor, vel ostiarius, etc. (Concil. in Trutlo, can. 4. ). Une parole de saint Grégoire de Naziance, «chanter c'est prier deux fois».

Les premiers siècles

II y eut, dans l'Église primitive, des chantres dits psalmistes, qui paraissent avoir été regardés en certains lieux comme constituant un ordre mineur à part. L'institution des chantres, comme ordre dans l'Église, n'arriva guère que vers le commencement du IVe siècle. Les chantres reçurent alors le nom de cantores canonici, κανονικοί ψαλται (ce qui indique qu'ils furent inscrits dans le V °. Canon) ou catalogue des clercs, et scindés ainsi du reste du corps de l'Église. C'est le relâchement et la négligence qu s'étaient introduits dans l'exercice de la psalmodie, qui rendirent cette institution indispensable.

L'ordre des chantres est institué par le concile de Laodicée (Can. XV). Le concile de Laodicée, tenu l'an 360, ordonne (canon 15) qu'il n'y aura que les chanoines-chantres qui sont aux hautes chaires et qui lisent dans les livres, qui chanteront dans l'église : «En dehors de ceux qui sont régulièrement établis chantres, et qui chantent sur le livre, il ne faut pas que d'autres montent au pupitre, et chantent dans l'église. [2]» Le chant exclusivement exécuté par les chantres ecclésiastiques ne tarda pas à prévaloir dans les Églises occidentales. Saint Grégoire alla même jusqu'à l'interdire à la masse des prêtres et des diacres, et ordonna qu'à l'avenir les clercs inférieurs seraient employés à cette fonction, de sorte que les chantres en titre chantaient les hymnes et les psaumes, alors que tout le reste de l'Assemblée écoutait en silence. C'est toujours mais aussi le chant s'exécute dans la chapelle du souverain pontife et au chœur des grandes basiliques romaines.

La nature des fonctions que les chantres exerçaient dans l'Église primitive est exprimée par un mot grec ύποβολεΐς qui veut dire monitores ou inspiratores, ou encore suggestores, psalmi pronnuntiatores ; ils entonnaient les psaumes, c'est-à-dire qu'ils prononçaient isolément la première moitié du verset, et que le peuple l'achevait. Le nom de moniteur était donné, dans l'antiquité profane, à ceux qui prononçaient la prière à haute voix. Dans les documents anciens qui font mention des chantres, les Canons apostoliques (Can. LXIX), les Constitutions apostoliques (L. n. c. 57), le concile de Laodicée (Can. XXV), Saint Ephrem (XCM. De secund advent. ), la liturgie de S. Marc, les distinguent nettement les uns des autres. Justinien établit aussi cette distinction lorsqu'il atteste que de son temps l'Église grecque de Constantinople comptait vingt-six chantres et cent dix lecteurs.


Isidore de Séville VII° siècle :

«Il importe que le chantre soit remarquable par sa voix et par son art, de manière à entraîner les âmes des auditeurs par l'agrément du doux plaisir. Sa voix ne sera pas âpre et sourde mais sonore ; elle ne sera pas rauque mais agréable, mélodieuse ; non pas fausse mais juste et nette (et capable de tenir les hauteurs du registre ; formant une sonorité et un dessin mélodique (en accord avec une religion sainte, en évitant de retentir comme un art de tragédien, mais au contraire manifestant dans son agencement musical une simplicité chrétienne, qui ne sente pas la mimique du poète-musicien, ou l'art du théâtre, mais qui exerce un ébranlement plus profond chez les auditeurs.»

C'est Saint Grégoire le Grand qui institua une école de chantres.

«Il institua aussi une école de chantres qui, aujourd'hui toujours, se fait entendre dans la sainte Église romaine selon les règlements par lui édictés. Il fit construire, à l'usage de cette schola, deux demeures avec biens-fonds ( : l'une voisine des degrés de la basilique de saint Pierre Apôtre, l'autre contiguë aux édifices du palais patriarchal du Latran. C'est là que, jusqu'à ce jour, ont été conservés, avec une légitime vénération, le lit sur lequel il s'étendait pour enseigner le chant, la férule avec laquelle il menaçait les enfants, mais aussi son antiphonaire authentique. Par une clause de l'acte de donation, il répartit, sous peine d'anathème, les titres de propriétés entre les deux fractions de la Schola, comme récompense de leur service quotidien»

— Jean Hymonides, dans Vita S. Gregorii Magni, [3]lib. II, 6-10.


Cet art se développa ensuite sous le Carolingiens et Charlemagne. Amalaire de Metz, Aurélien de Réomé, Raban Maur écrivent sur l'art de la chantrerie [4]


Au début du XIIIe siècle, le Pape Innocent III compte les chantres parmi eux six ordres de clercs. Lorsque la fonction de chantre cessa d'être attachée à l'un des ordres mineurs pour être confiée à des laïcs, le titre resta, dans les chapitres cathédraux et autres, comme une dignité capitulaire, conférant des devoirs, des droits et une préséance. Dans celui de Paris, le chantre est le second dignitaire : Il avait jadis la juridiction sur l'ensemble des maîtres et maîtresses d'école de la ville, des faubourgs et de la banlieue, mais aussi sur l'ensemble des personnes qui dirigeaient des pensions, et même sur les répétiteurs de l'Université. [5].

Rôle du chantre

Guillaume de Chesey.jpg

Un grand chantre est un maître du chœur qui préside au chant dans une église cathédrale ou dans quelques monastères.

miniature du Scivias de saint Hildegarde de Bingen, an mil : sous la Vierge et l'Esprit Saint, qui inondent l'Eglise de grâce et de lumière, toute l'Eglise en ses membres dont le grand Chantre reconnaissable à son bâton cantoral avec la crosse en forme de tau

Grands chantres, chantre (s) , en latin, cantor, præcentor [6], choraules Präzentor   (de) Cantores qui et chor-episcopi (concile de Cologne, 1536) ou encore, chor-évêques, Archichorus. Il y a des ordinaires romains particulièrement anciens qui le qualifient d'Archiparaphonista ou de paraphrnista. [7] [8] [9]

On a gardé les noms de trois chantres de l'an 1007 de l'église d'Auxerre :


Ce terme en droit canonique sert à désigner un haut dignitaire du chapitre, le chanoine qui présidait au chant choral liturgique, dans les églises, les cathédrales et les collégiales, désigné le plus fréquemment par l'évêque et qui, à Paris et dans les grandes villes de France, assurait aussi tant la direction de l'école cathédrale que celle de l'ensemble des établissements scolaires et des petites écoles. Le chantre avait par conséquent une double fonction, chorale et pédagogique.

Le chantre, grand-chantre ou préchantre, second dignitaire du chapitre, avait pour mission, dans les temps anciens, de donner le ton du chant et de commander au lutrin avec le bâton cantoral. Il suppléait le doyen dans la présidence du chapitre, en cas d'absence ou au cours de la vacance du décanat. Il occupait au chœur la première stalle haute de gauche en entrant, qui est celle du premier vicaire dans les églises paroissiales. Il était chargé de la police de l'église, en ce qui concernait les causeries et conversations spécifiques. Au chantre appartenait l'installation des chanoines nouvellement élus, et cet honneur insigne avait rendu les fonctions de chantre si recommandables que tout ce qui pouvait les amoindrir ou en ternir l'éclat était scrupuleusement évité.

Cette fonction était toujours la plus haute du chapitre. Le chantre portait une chape et un bâton cantoral. Il portait le titre de Monseigneur, et s'il devait hommage à l'évêque comme homme lige, il pouvait ensuite le devenir.

Le chantre dirigeait la partie vocale du culte, et prenait soin des ouvrages qui y servaient. Dans un monastère, il écrivait les rouleaux des morts et les lisait au chapitre ayant de les envoyer. Il pouvait être bibliothécaire et archiviste. Il avait un aide, moine comme lui, qu'on appelait sous-chantre, succantor.

A Chartres : En 1198 l'évêque Renaud, considérant la grandeur de la dignité de chantre et la modicité des revenus de son personnat, conféra à Crépiu de Dreux qui en était alors revêtu, la prébende dite de Courville, en l'église et couvent de Saint-Jean-en-Vallée. Le Chapitre ajouta à ce bienfait une redevance de cent sous à percevoir chaque année sur le compte de la Purification. L'assassinat du chantre Renaud de l'Épine, dans la nuit du 22 août 1253, au moment où il se rendait à matines, servit de prétexte pour la clôture du cloître.


Le chantre était aussi un des premiers dignitaires dans les abbayes. On l'appelait pré-chantre à Cluny. À Cluny, le même moine était à la fois chantre et armarium, bibliothécaire parce qu'à l'origine, les bibliothèques monastiques se composaient essentiellement des ouvrages de chant, (antiphonaires, tropaires, graduels ; missels, cantatorium) dont naturellement le chantre était chargé. [10]. Plus tard, cet emploi fut réservé à ceux qui avaient de grandes connaissances musicales.

Rôle du chantre dans la liturgie

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Le chantre «annonçait l'antienne» (=l'entonnait)  : il donnait le ton à l'évêque et chantait en premier. Il donnait la mesure. Le concile de Mexique, tenu en 1585, réglait les fonctions de chantre et disait qu'il devait faire mettre l'ensemble des semaines, dans le chœur, un tableau où l'ordre du service divin était marqué, qu'il devait y désigner ceux des dignitaires, chanoines ou autres ecclésiastiques qui étaient chargés de réciter, lire ou chanter les différents offices, d'entonner les versets, les répons ou les psaumes.

Le chantre, selon saint Isidore, est celui qui est chargé de chanter, de dire les bénédictions, les louanges, les antiennes, les répons, et tout ce qui concerne l'art du chant : Ad psalmittum perlinet canendi, dicere benedictiones, laudes, sacrificium, responsoria, et quidquid pertinet ad peritiam canendi. Durand de Mende, expliquant ce passage de la célèbre lettre à Luitfrid, dit que [le chantre entonne] les bénédictions, le Benedicamus Dominum, louanges, l'Alléluia, ou le Christus vincit ou le Christus regnat, l'Offertoire, le répons et l'office de la messe, et le plus souvent tout ce qui se chante[11]. Honorius d'Autun compare les chantres à des apôtres : Cantores, qui regunt, sunt apostoli, qui Ecclesias laudes Dei instruxerunt[12]. Et on lit dans les lois alphonsines : «Chantre, lanto qui ère decir como cantar : y pertenece a su oficio de comenzar los responsos, y los hyranos, y los olro» cantos, que se hubiere de canlar : tam bien en las procesiones, que se hicieren en ul coro, como en las procesiones que se fieren fuera del coro : y el debe mandar a quien lea, o cante, las cosas que fueren do leer, o canlar, y a eldeben obedecer los aco. lilos, y los leclores, y lospsalmistas[13].

Rôle du chantre dans les écoles

La rue des Chantres à Paris, qui donne sur la Cathédrale Notre-Dame de Paris, et proche de l'école cathédrale

Le chantre (ou Ecolâtre) de Notre-Dame de Paris était le chef du service divin, du chant et de la lecture et aussi, le chef de l'ensemble des Petites Écoles de Paris. Il avait droit de réprimande sur les chapelains et les clercs comme de juridiction sur les maîtres et les maîtresses et il avait pour ceci un vice-gérant, un promoteur et un greffier, un tribunal et une officialité où se réglaient les éventuels conflits. Il fixait le nombre des écoles et des élèves qu'elles pouvaient recevoir et leur faisait une visite annuelle. Il rédigeait des statuts promulgués dans un synode annuel, auquel tout le personnel enseignant se devait d'assister, et un règlement : par exemple, décrétant que les maîtres ne pourraient enseigner que les garçons, et les maîtresses que les filles. Si les écoliers payaient une rétribution à leur maître, chaque maître en payait une au chantre : il recevait le serment des maîtres et maîtresses des Petites Écoles, leur renouvelait chaque année leurs lettres de maîtrise, percevait des revenus provenant des droits d'ouvrir une Petite École et d'enseigner, que seul le chantre pouvait accorder. Quelques maîtres, pour se soustraire à ces droits, tenaient leur école dans des lieux secrets ou écartés, nommés écoles buissonnières. Quand vers l'an 1699, il fut établi, dans chaque paroisse de Paris, une école gratuite, dite de Charité (écoles de Nicolas Barré), le chantre de Paris s'y opposa de toutes ses forces, sans succès [14]

Rôle du sous-chantre

A Chartres : Le sous-chantre (succentor)  : ses fonctions consistaient à répondre au chantre ainsi qu'à le suppléer dans son office de directeur du lutrin. Il occupait au chœur la seconde stalle haute à partir de celle du chantre, c'est-à-dire la troisième stalle de gauche en entrant par la nef. Le plus ancien sous-chantre dont les titres nous donnent le nom est Agobert, qui devint évêque de Chartres, vers 1049[15].

Le mandé, mandatum, était une cérémonie particulièrement ancienne dans l'église de Paris. Le diacre et le sous-diacre, laveraient, chaque jour, dans le réfectoire, les pieds à treize pauvres, qui seraient reçus par le semainier, ou, si le semainier était soit moine soit régulier, par le sous-chantre. Le sous-chantre, nommé proviseur du mandé dans plusieurs titres du XIIIe siècle, ou, en son absence, le maître des enfants de chœur, devait présider à la cérémonie, et distribuer quatre deniers à chacun des treize pauvres, auxquels il baisait les mains ; quatre deniers à chacun des trois ministres du maître-autel ; deux deniers à chacun des trois enfants de chœur qui les assistaient, et un denier à chacun des deux serviteurs ou servants chargés de préparer l'eau. Le chapitre maintint d'ailleurs l'ancienne institution relative aux deux pauvres clercs du carême ainsi qu'aux cinquante pauvres du jeudi-saint, et assigna, pour le service des distributions prescrites, des fonds qui devaient être administrés par le sous-chantre[16].

Article détaillé : Mandé royal.

Rôle des chantres

On distinguait les chantres de l'Eglise et les chantres de la cour, de la Chapelle du Roi.

Dans énormément d'églises, il y avait un corps de chantres, constitué de voix choisies, différent du reste du Chœur : c'est ce que les rubriques et les liturgistes nomment Schola Cantorum ou simplement Schola ; on l'appelle toujours le Chœur des Chantres. «Ce Chœur de chantres peut être divisé en deux groupes, un de chaque côté du Chœur ; on leur assigne des places dans les rangs inférieurs des stalles ou bancs, ou en quelque autre lieu convenable de telle sorte qu'ils ne nuisent pas à la régularité des Fonctions liturgiques. En certaines églises, leurs siéges sont établis au milieu du Chœur, devant le lutrin.» [17] Ils chantaient en duo ou en groupes.

Ils étaient constitués dans des écoles de chant, la Schola, depuis Grégoire-le-Grand. Les enfants de chœur surtout, pueri cantores, recevaient un enseignement musical, la musique étant un des sept «arts libéraux» du Moyen-Age (et du quadrivium), dans ces écoles épiscopales. Ils jouaient un grand rôle dans l'accompagnement musical des Offices, ainsi qu'à Paris accompagnaient les chanoines. La musique depuis le Moyen Age était fonde sur le chant grégorien et le plain chant. Les chantres chantaient les pièces de la Kyriale, le propre de la Messe, les Offices des Heures (les Vêpres). A Rouen il y avait quatre collèges de chantres, et dans l'une fondée par Pierre de Cormion, les chantres devaient vivre en communauté sous le même toit. «Il leur était défendu, par des statuts, de hanter les tavernes, les jeux de paumes, de boules et autres lieux publics et brelans, d'amener des chiens à l'église, sous peine d'amende, de louer leurs chambres de collège, de porter des bréviaires ou autres livres au chœur, de lire pendant l'office, et de ne point commencer un verset que l'autre n'eût été entièrement achevé Ils étaient obligés de savoir le psautier et le chant par cœur»

Prosper Gueranger fait était d'une brouille survenue entre les chantres de Rome et ceux de France, au temps du Pape Grégoire le Grand, et de Charlemagne : les chantres de Gaule affirmaient chanter mieux que les chantres de Rome. Le pape Adrien donna alors à Charlemagne deux de ses chantres, Théodore et Benoît, et Charlemagne de retour en France, les plaça à Soissons ainsi qu'à Metz, qui devint la meilleure école de chant du Royaume. Dans le capitulaire de la diète de [[Thionville Charlemagne décida que l'ensemble des chantres viendraient se former dans la schola de Metz [18] C'est depuis cette brouille que l'ensemble des chantres français auraient appris le chant romain qu'ils appelèrent ensuite chant français. A Metz on découvrit au cours de fouilles dans le sol de l'église, des pots de résonance conçus pour magnifier la voix des chantres [19].

Article détaillé : Chant messin.

Jean de Gerson, le chancelier de la cathédrale, Notre-Dame de Paris rédigea en 1408 un règlement intérieur de cette école, Doctrina pro Pueris Ecclesiæ Parisiensis (Doctrine pour les enfants de l'Eglise de Paris). dans lequel il abolissait aussi le déchant, au profit du plain chant et du contrepoint [20] Aujourdhui toujours Notre-Dame-de-Paris compte deux chorales pour enfants, la pré-maîtrise et le chœur d'enfants.

Usages et coutumes

Volet de retable (volet de droite d'un retable de l'Annonciation, seul panneau conservé, auteur inconnu), exécuté vers 1410, peinture à l'huile sur chêne. Derrière l'archange Gabriel, Sainte Marie-Madeleine et le commanditaire de l'œuvre, Pierre de Wissant, chanoine et chantre de la cathédrale de Laon. Il tient le bâton de chantre (le Tau), insigne de sa fonction. Le retable était conçu pour orner la chapelle de la cathédrale où il avait été autorisé à se faire enterrer. Musée de Laon

«Le jour de Pâques et le jour de la Pentecôte, entre None et Vêpres, tout le clergé allait (jusqu'à la fin du XVI siècle) quérir processionnellement M. le chantre chez lui, et par reconnaissance et par civilité il leur présentait à boire ; faute de quoi cela s'est aboli. C'était néenmoins un honneur quasi-épiscopal, et un des plus beaux qu'une dignité de chapitre pût avoir.» (A Saint-Aignan d'Orléans. )

«A l'installation des chanoines de cette église (Saint-Pierre-en-Ponet) le chantre fait toucher au nouveau chanoine l'Antiphonaire qui est sur l'aigle au milieu du chœur, pour lui marquer qu'il est obligé de chanter.»

«Le préchantre, comme le doyen des chanoines, prenait double portion au chapitre de la cathédrale de Paris. Qui beneprœsunt, duplici honore digni sunt. Aussi ne pouvaient-ils s'absenter du chœur.»


Les différentes églises

Église catholique

«[Les chantres pratiquent l'art de la psalmodie] au moyen duquel ils peuvent communiquer l'ardeur de leurs affections, il est raison nable qu'ils tirent du dedans de leur âme au dehors ce qu'ils y ont, et qu'ils en fassent voir le fond et passer en autruy ce qui est en eux. Qui plus est , la psalmodie, augmentant les mouvements de l'urne, l'échauffé et l'en flamme en telle façon, que ses désirs, prenant comme des ailes, l'enlèvent encore plus haut, dressent leur vol au ciel, maintiennent un doux accord de l'âme avec Dieu, séparent l'esprit de la terre, le dépouillent des sens, font oublier à l'homme l'amour des créatures et celuy de soy-mesme, pour l'attacher à celuy de son créateur, et le font éloigner des tempeslueux exercices du monde, pour aller fondre dans le sein de celte tranquillité céleste, dans le port de cette béatitude éternelle, qui est de ne penser qu'à Dieu et de ne désirer que luy. Que si la voix d'un seul chantre opère en luy et se coulant cet effet admirable, coménormément plus grand deviendra-t-il, lorsque les voix de plusieurs chanoines animés d'un mesme chant, d'un mesnie vœu, d'un mesme désir, élèveront, par un commun effort, leurs affections au ciel et les attacheront par un commun désir de charité au principe de leur félicité. Et quoy les chanoines seront-ils au chœur, pour n'y servir que dénombre.»

— cité par Migne

Églises Protestantes

«Chez les réformés [21], on nomme chantre celui qui entonne et soutient le chant des psaumes dans le temple ; il est assis au dessous de la chaire du ministre sur le devant. Sa fonction exige une voix très-forte, capable de dominer sur celles de tout le peuple, et de se faire entendre jusqu'aux extrémités du temple. Quoiqu'il n'y ait ni prosodie ni mesure dans notre manière de chanter les psaumes, et que le chant en soit si lent qu'il est facile à chacun de le suivre, il me semble qu'il serait indispensable que le chantre marquât une sorte de mesure. La raison en est que le chantre se trouvant fort éloigné de certaines parties de l'église, et le son parcourant assez lentement ces grands intervalles, sa voix se fait à peine entendre aux extrémités, qu'il a déjà pris un autre ton et commencé d'autres notes ; ce qui devient d'autant plus sensible en certains lieux, que le son arrivant toujours bien plus lentement d'une extrémité à l'autre que du milieu où est le chantre, la masse d air qui remplit le temple se trouve partagée à la fois en divers sons fort discordants qui enjambent sans cesse les uns sur les autres et choquent fortement e exercée ; défaut que l'orgue même ne fait qu'augmenter, parce qu'au lieu d'être au milieu de l'édifice, comme le chantre, il ne donne le ton que d'une extrémité.»

Chantres célèbres

Nativité de la Cathédrale de Saint-Omer, XV° Le grand Chantre Antoine de Tramencourt est à droite, en hermine avec son bâton cantoral

Il nous reste des liste de grand-chantres, par exemple de Dol ou du Québec [22] On a gardé le portrait de chantres moins célèbres :

Compléments

liens externes

Bibliographie

Ouvrages contemporains :

Iconographie

Sources et références

Références

  1. Le cérémonial des chantres
  2. Grandcolas, p. 192.
  3. Cité par : www. musicologie. org [http ://www. musicologie. org/sites/p/plainchant. html Saint Gégoire I° et le Chant grégorien de Jean Hymonides
  4. [1] L'Art du Chantre. Lire L'art du chantre carolingien Actes du colloque "L'art du chantre Carolingien : découvrir l'esthétique première du chant grégorien", Metz, 1996 de Christian-Jacques Demollière (sous la dir. )
  5. Joseph de Martigny, Dictionnaire des Antiquités Chrétiennes
  6. Mannheim
  7. Du Cange
  8. JSTOR Paraphonie et paraphonistes
  9. Mémoires concernant l'histoire civile et ecclésiastique d'Auxerre CHANTRES DE L'EGLISE D'AUXERRE Liste des chantres depuis l'an mil
  10. Études sur l'état intérieur des abbayes cisterciennes, et essentiellement de Clairvaux
  11. Gerbert, Dt tanto musica sacra
  12. lib. i, cap. G
  13. Leges alfonsires, part, i, lit. vi. I. 5
  14. Chantre Grand Chantre ou Préchantre, INRP et Article Paris Inrp
  15. Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, Volume 1 Par Cathédrale de Chartres, Eugène de Buchère de Lépinois, Lucien Merlet, Société archéologique d'Eure-et-Loir
  16. Cartulaire de l'église Notre-Dame de Paris, Volume 1 Par Benjamin Edmé Charles Guérard, Notre-Dame de Paris (Cathedral)
  17. Introduction aux cérémonies romaines, ou notions sur le matériel, répartition entre chantre, sous chantre et chantres
  18. PRopser Guéranger, Institutions liturgiques et , [texte français lire en ligne]
  19. Mairie de Metz
  20. La doctrine du chant de cœur de Jean Gerson Isabelle Fabre, Jean Gerson
  21. Migne, Encyclopédie théologique
  22. Les Chantres du Quebec eet Les chantres de Dol

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