Quimbois

Le Quimbois, Kenbwa, ou Tjenbwa, est l'équivalent, pour les Antilles françaises du Vaudou haïtien, de la Santeria cubaine et du Candomblé brésilien.

Le mot "quimbois" viendrait de l'injonction "Tiens bois" en créole. Ce serait soit une reprise des paroles des médecins, soit parce que la magie repose sur l'absorption de décoctions de racines.

Le pratiquant du Tjenbwa se nomme le tjenbwasè ou quimboiseur^[1]. Ceux qui y croient lui prêtent des pouvoirs de prédiction de l'avenir, de guérison et d'envoûtements.

Les quimboiseurs sont quelquefois vus comme des sorciers "engagés" par un pacte avec le diable, et nommés gens gagés.

Pratiques

• Rites lors des étapes de la vie et des fêtes respectant les traditions ;
• Protègements (protections contre les pouvoirs maléfiques)  :
  • Bains démarrés (pour ôter la malchance), bain de chance ;
  • Talismans : médailles et images de saints ;
  • Protection contre l'envoûtement
• Charmes :
  • Philtres d'amours ;
  • Aphrodisiaques : bois bandé, lambi macéré dans le rhum et le miel, gros thym, ...
• Guérison avec plantes.
• Prédictions.

Envoûtements

On nomme aussi quimbois les paquets utilisés pour envoûter une personne. Ils sont l'équivalent des "ouangas" du vaudou haïtien. Ces paquets sont composés de divers éléments (inscriptions, petits cercueils, crapauds morts) ou d'ingrédients (poivre, sel... ). Le quimboiseur les place à l'endroit où la personne passera (par exemple devant sa porte). Si la personne l'enjambe, elle tombe sous l'emprise de l'envoûtement.

Une cuillère retournée contre le sol peut aussi servir, mais pour porter chance ou résoudre une affaire.

Créatures surnaturelles

• Le soucougnan ou volant, sorte de vampire qui peut prendre l'apparence d'une boule de feu. Son arbre de prédilection est le fromager. On s'en prémunit en traçant des croix sur les murs ou dans la terre, et en plantant une aiguille ou un sabre dans la terre sur son chemin. On attribue fréquemment la transformation en soucougnan à des femmes qui partent boire le sang de leurs victimes.
• Le dorliss est un esprit qui abuse des femmes dans leur sommeil, comme l'incube.
• La guiablesse ou diablesse prend la forme d'une belle femme élégante au bord des rivières, qui entraîne les hommes dans les bois. Ils ne reviennent jamais vivants. Elles sont quelquefois décrites comme ayant des sabots de cheval à la place des pieds (rappelant la légende marocaine d'Aïcha Kandicha).
• Manman dlo est une sirène qui fait chavirer les barques, et qu'on apaise en lui lançant un peigne. Une sculpture la représentant se trouve dans la mer, face à Saint-Pierre. Voir aussi Mami Wata.
• Les zombis ou zesprits.
• Les mofwazés ou morphroisés (de "métamorphosés") sont des loups-garous en forme de chien. Ce sont des sorciers auquel le diable a donné une peau d'animal pour se transformer (voir bokor). On peut les chasser avec de l'eau bénite, ou en les frappant avec des branches de cerisier-pays ou d'acacia.

Bibliographie

• Ary Ebroïn, Quimbois, magie noire et sorcellerie aux Antilles, Paris, Jacques Grancher, 1977.
• Gerson Alexis, Vodou et quimbois : essai sur les avatars du vodou à la Martinique, Port-au-Prince, Editions Fardin, 1976.
• Hermann Perronnette, Neuf histoires de quimbois : faits vécus de sorcellerie aux Antilles, Fort-de-France, Desormeaux, 1982.

Lien externe

• Traditions et croyances de Guadeloupe

Notes et références

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